Ils sont quelque treize mille, (13 000) âmes à vivre, avec une patience à la limite de la résignation, sur le riche territoire de la commune de Tousnina, dont le principal village de la municipalité est érigé sur la rive de l’Oued Mina. En effet, aujourd’hui, les villageois qui ont été victimes des dernières émeutes enregistrées au niveau des quelques communes, vivent avec les conséquences de leurs actes, sans compter la déplorable gestion de leurs élus. Pourtant, il s’agit d’enfants de la municipalité, que les électeurs n’ont cessé de reconduire, au fil de plusieurs mandats, qui malheureusement sont tous aussi calamiteux les uns que les autres. Et ce, depuis l’Indépendance du pays.
Un parc logement limité
Dans ce volet, en présence des vétustes constructions du fort de la SAS, datant de l’ère coloniale et celles des basses mesures du plan de Constantine, réalisées au début de l’indépendance et retapées pour paraître habitables, l’on peut avancer que Tousnina n’a pas été favorisée par les programmes de logements sociaux, comparativement aux autres communes de la wilaya. Quant à l’habitat rural, nos sources rapportent, que l’important quota accordé aux agriculteurs a été entaché par de nombreuses irrégularités, lors de l’attribution par l’exécutif, actuellement dans l’œil du cyclone. Les 36 locaux commerciaux du Président de la république, prévus pour sauver de nombreux jeunes des griffes du fléau chômage, subissent toujours les affres de l’abandon.La Culture et les Sports au point mort
Ici, avec ce qui reste du terrain de foot, abandonné depuis longtemps par l’équipe locale, (IRBOK), engagée dans le championnat inter-wilaya, mais en SDF et la Maison de Jeunes, en voie de démolition, rien ne témoigne en faveur d’une quelconque présence, d’activités sportives ou culturelles, pourtant vitales comme l’eau, le pain ou l’air, pour cette jeunesse égarée, mais d’une patience exemplaire, frôlant la résignation. Bien sûr, comme soulagement, il y a l’unique café maure où les indétrônables « dominos, ronda et rami » attirent vieux et jeunes, après les longues journées de labeur dans les champs, si fertiles durant les bonnes années pluvieuses. Mais le problème le plus épineux demeure, d’après des parents d’élèves, celui rencontré par les élèves de l’enseignement secondaire, sachant que quelques 700 adolescents, orientés par les deux CEM de la commune, poursuivent leurs études dans des conditions insupportables, dictées par l’insuffisance, voire la rareté des moyens de transport, vers les lycées des communes voisines, à savoir Sougueur et Medroussa. Aussi, la programmation de la construction d’un lycée à Tousnina, qui semble n’avoir que trop tardé, serait un soulagement pour ces lycéens, quotidiennement ballottés par les vents froids de la contrée.Vive le gaz naturel, mais…
Evidemment, le seul bienfait dont les habitants ont bénéficié récemment, c’est celui du raccordement de leurs demeures au gaz naturel. Une énergie qui les a finalement sauvés, des contraintes de la bonbonne de gaz butane. D’ailleurs, les riverains continuent de déplorer et de dénoncer, les opérations de bricolage bâclé, dont ils ont été victimes, au cours de la réalisation de l’important programme d’urbanisation et de protection du village contre les inondations. Un plan lancé par le ministre compétent, en l’occurrence, M. Sellal en 2009.
Enfin, et comme un malheur n’arrive jamais seul, il y eut les dégâts causés par des jeunes, durant les dernières émeutes qui ont ébranlé la tranquillité du bourg.
Car aujourd’hui, l’administration privée de son siège et son parc, brûlés, continue de se battre avec des moyens de fortune, tout en souhaitant de meilleurs jours, pour tous les habitants d’une commune, qui n’a que trop souffert, des maux que lui ont causés ses propres enfants, appelés à se racheter avec l’aide des autorités de la wilaya évidemment.
S.Moumen
TOUSNINA (TIARET) Une commune à la recherche du temps perdu
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23 février 2011
S.Moumen, Tousnina