Fini le temps où l’écrivain public avait son bureau connu de son monde et qui passait pour être en même temps l’écrivain, l’ami et le conseille
C’est ainsi que, disposant d’un bureau en bois et d’une machine à écrire, il accueillait sa clientèle constituée généralement pour la plupart d’analphabètes. Il leur rédigeait des lettres, leur remplissait des imprimés et toute autre correspondance ou documents administratifs.
Il acceptait avec le sourire toute somme proposée, connaissant parfaitement les conditions sociales de ses concitoyens. Mais aujourd’hui, l’ère où l’informatique est à son apogée et le taux d’analphabétisme a ostensiblement diminué, il existe des écrivains d’un nouveau genre. A l’inverse de leurs prédécesseurs, ils ne disposent pas de locaux mais ont un point commun: une machine à écrire! Cet outil de travail posé sur un tabouret, ils sont assis sur une chaise pliable et se postent devant les annexes des mairies. Tous s’accordent à dire qu’ils sont en possession d’un document de la wilaya les autorisant à exercer cette activité. Une activité, à priori lucrative, eu égard à la clientèle qui ne fait nullement défaut, loin s’en faut. Une clientèle constituée de personnes de tous âges et de tous sexes, analphabètes, illettrées ou instruites. N’importe quel formulaire de demande est ainsi rempli, selon la tête du client, entre 100 et 150DA, une leautrefois manuscrite à 50 DA. Ceux qui font actuellement recette et qui constituent une véritable aubaine pour ces utilisateurs de machines à écrire demeurent, sans conteste, les formulaires pour l’acquisition de cartes d’identité ou de passeports biométriques. Le remplissage des différents dossiers de jeunes à la recherche d’emplois ou de crédits auprès des banques, varie entre 400 et 500DA. Enfin, pour certains de ces vieux écrivains, l’exercice de cette activité leur évite, sans plus, de tendre la main au vu de la cherté de la vie.
Dimanche 06 Mars 2011 – N°5162 – Prix: 10 DA – 13, Cité Djamel Oran – Tél: 041 45 31 30 – Fax: 041 45 34 62 – www.ouestribune-dz.com
6 mars 2011
S.Moumen