le 09.03.11 | 01h00
Plusieurs centaines de personnes, hommes et femmes, employées dans le cadre du filet social (IAIG), continuent d’observer un un sit-in depuis hier à l’intérieur d’un jardin public désaffecté, situé dans un grand boulevard de la zone sud de la ville de Tiaret pour protester contre «la situation de précarité sociale et professionnelle».
Un mouvement de grève, relativement suivi qui a concouru à une relative paralysie de l’activité dans beaucoup d’administrations dont notamment le secteur de l’éducation et des collectivités locales.
Dans une longue déclaration, les protestataires exigent, entre autre, «l’abolition de cet esclavage d’un nouveau genre qui consiste à octroyer 3000 dinars aux personnes qui effectuent jusqu’à huit heures de travail, souvent dans des postes clefs, sans aucune reconnaissance légale». M.Djamel Marih, l’un des porte-paroles de ce mouvement spontané nous a longuement entretenus des sacrifices jusque-là consentis et qui ne sont même pas reconnus dans les nouvelles mesures énoncées par le conseil du gouvernement. Bien que reçus par le wali, les représentants des travailleurs ne voudraient pas reprendre du service jusqu’à satisfaction de leurs revendications dont beaucoup reconnaissent la légitimité.
Nos différents interlocuteurs rencontrés sur place évoquent entre autres «l’absence de perspectives d’avenir», «le refus d’octroyer des attestations de travail», «l’exclusion de la retraite et l’absence de couverture sociale».
Certains protestataires qui émargent au filet social depuis 17 ans à l’exemple de M.Fatiha, d’autres quarantenaires ou même cinquantenaires ne pourront plus bénéficier de dispositifs vu leurs âges avancés ni prétendre à une retraite décente. Après avoir donné tant d’années de leurs vies à servir les autres sans salaire à la mesure du travail fourni l’on ne doit que s’incliner face à ce désespoir. Un dilemme né de l’ajustement structurel décidé par le FMI qui a jeté aux oubliettes des pans entiers de la société qui n’a plus sa raison d’être à un moment où les caisses de l’Etat restent pleines.
Fawzi Amellal
© El Watan
9 mars 2011
Fawzi Amellal.