Opérant en fonction des quotas jusque-là insuffisants, voire insignifiants, qui leur sont attribués par leurs ministères respectifs, les gestionnaires du secteur de l’emploi arrivent tant bien que mal à effectuer des placements — au titre des différents dispositifs en vigueur — face à la demande grandissante des chômeurs.
Diplômés ou pas, ces derniers, vacillant entre désespoir et optimisme, estiment qu’il existe d’énormes opportunités d’embauche dans la wilaya de Tiaret, loin des emplois d’attente qui n’offrent malheureusement aucune perspective pour des milliers de ces jeunes. Certains parmi eux voient en la redynamisation de la zone industrielle — jusque-là en veilleuse — une issue pour la résorption du taux de chômage, même si cela ne relève pas d’une décision locale, alors qu’un bon nombre de jeunes de la cité Bouhenni, située sur les hauteurs de la ville, mise grand sur l’exploitation de la sablière Echara, un site aux mille opportunités de l’avis de l’association des chômeurs de la wilaya de Tiaret. S’agissant de ce créneau, véritable générateur d’emplois, l’on saura qu’il existe depuis près de quatre années au niveau des services de la wilaya un dossier complet par le biais duquel deux prétendants constitués en Sarl sollicitent une autorisation d’exploitation de ce matériau mais qui demeurent dans l’expectative. L’un d’eux s’est engagé «par écrit» à recruter une centaine d’ouvriers permanents dans une première étape si toutefois il parvient à obtenir la fameuse autorisation d’exploitation d’un seul hectare seulement, indique-t-il en substance. Il a en effet tenté toutes les démarches réglementaires pour réaliser son projet, mais toutes ses sollicitations sont restées sans suite. Le chef du gouvernement destinataire d’un dossier complet comportant une étude détaillée, en 2008, en avait retransmis une copie à la wilaya de Tiaret, en vain. Pour ce qui est de l’état de la forêt ceinturant la sablière en question, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle frise la catastrophe. Il suffit en fait de faire une virée pour évaluer l’ampleur des dégâts résultant de l’abattage des arbres, l’ouverture illicite des pistes ou tout bonnement l’endommagement du site en raison des crevasses aussi larges que profondes causées par le prédateur, l’homme en l’occurrence. S’agissant de l’extraction du sable, cette dernière se fait d’une manière aussi bien illicite qu’anarchique, car effectuée de jour comme de nuit par des ouvriers non déclarés ; pis encore, dans leur majorité des enfants surexploités de surcroît. Quant à l’acheminement du matériau, il se fait clandestinement à des heures tardives pour échapper au contrôle des barrages. Très souvent les gardes forestiers qui tentent de s’y opposer sont agressés ou tabassés comme le mentionnent les innombrables plaintes déposées auprès de la justice ou les procès verbaux de coups et blessures dressés par la conservation des forêts. C’est justement pour éviter tous ces aléas, et dans un souci de réguler, voire structurer l’exploitation de cette carrière ravagée par les pilleurs, que lesdits postulants continuent à solliciter les pouvoirs publics. «Nous nous portons garants de protéger la forêt contre les agressions et nous réitérons notre engagement à procéder à des recrutements «massifs» conformément à la réglementation», ont-ils conclu.
Mourad Benameur
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/03/14/article.php?sid=114214&cid=36
15 mars 2011
Benameur Mourad, Emplois