Edition du Jeudi 17 Mars 2011
L’Algérie profonde
Les opérateurs économiques interpellent le Président
PROGRAMME FNRDA À TIARET
Par : R. SALEM
Les opérateurs économiques du domaine agricole, établis dans la wilaya de Tiaret, viennent de saisir le président de la République par le biais d’une correspondance dont une copie a été remise à Liberté.
“Ces travaux, dont la régularisation est en suspens depuis le mois de janvier 2006, ont été entamés et réalisés conformément à un cahier des charges délivré par la Direction des services agricoles suivi d’une convention bilatérale signée entre cette dernière et les opérateurs économiques”, précisent ces derniers. Ils rappellent que la Badr avait exprimé, par lettre d’acceptation délivrée à chaque agriculteur, à financer les projets dans leur totalité. Un impair que les concernés imputent justement à la banque qui n’a jamais honoré ses engagements malgré plusieurs promesses restées vaines. Dans ce contexte, il y a lieu de rappeler que Saïd Barkat, alors ministre de l’Agriculture et du Développement rural, avait affirmé, au mois d’avril 2007, que son département avait conclu une convention avec les PDG de la Badr et de la CNMA, portant sur la régulation du financement et du soutien des projets octroyés aux gens de la profession.
Aux délégués des agriculteurs, auxquels les responsables de la Badr voulaient signifier que le blocage se situe au niveau du département de Saïd Barkat, les directeurs centraux de ce dernier avaient affirmé, en juillet 2007, que le ministère a honoré son engagement envers l’institution financière où se situe le clou de l’affaire. Reconnaissant quelque peu la faille, le PDG de la Badr avait parlé, durant le même mois, d’un problème technique.
Une erreur qui n’est, malencontreusement, pas réglée des années plus tard. “Nonobstant les décisions et directives gouvernementales, dans notre pays, qui affichent une telle volonté à mettre tout le paquet pour rentabiliser au mieux le patrimoine agricole afin de le libérer du béton et de l’occupation illicite, certains compartiments de l’État, censés être des partenaires crédibles, continuent à tourner le dos à la réalité”, telle est la vision de l’un des signataires de cette lettre. Cependant, ces derniers déplorent cette lenteur inégalée et interpellent le président de la République pour une éventuelle intervention auprès de la tutelle compétente afin de tirer au clair les tenants et les aboutissants d’une telle bureaucratie sans nom. Par ailleurs, ces derniers ont tenu, pour conclure, à mettre en exergue la situation pour le moins équivoque dans laquelle ils se trouvent actuellement engouffrés. “Nous avons collaboré à la réalisation de votre riche programme, participé au développement de notre agriculture, créé des emplois et, par devoir, obtempéré aux ambitions économiques de notre chère patrie. Finalement, nous nous trouvons dans une situation de faillite en étant poursuivis judiciairement par nos créanciers (certains sont incarcérés et d’autres contraints à vendre leurs appartements devenant SDF). Tout cela, sans oublier les déboires que nous traînons avec les impôts, la Casnos et nos employés…”, est-il précisé en conclusion dans ce document.
17 mars 2011
AGRICULTURE, R. SALEM