L’Algérie n’a pas d’autres choix que de recourir à long terme à l’énergie nucléaire pour la production d’électricité, a indiqué lundi le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi.
“Nous allons peut-être recourir au nucléaire à long terme, nous n’avons pas d’autres choix”, a déclaré M. Yousfi, lors de sa présentation sur le secteur de l’énergie à l’Assemblée populaire nationale (APN). “Mais il faut nous préparer. Il faut 10 à 15 ans pour nous préparer et étudier la possibilité de construite une centrale nucléaire pour produire de l’électricité, avec toutes les conditions de sûreté et de sécurité, liées au nucléaire”, a indiqué M. Youcef Yousfi. “La sécurité est le problème numéro un”, a précisé le ministre, évoquant aussi la question de la localisation. “Il y a des problèmes objectifs à prendre en charge. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que nous allons commencer par la formation des techniciens et des ingénieurs qui sont capables demain de faire fonctionner en toute sécurité une centrale nucléaire”, a-t-il affirmé, relevant la disponibilité de réserves d’uranium qui permettent de faire fonctionner une centrale nucléaire. “Le gouvernement décidera en fonction, encore une fois, des données objectives si nous allons poursuivre loin dans ces projets ou s’il faut étudier davantage la question”, a-t-il ajouté. Selon M.Yousfi, trois problèmes objectifs se posent actuellement pour sa concrétisation: celui de la sécurité de l’installation, du lieu de son implantation et de la disponibilité de ressources importantes d’eau. Il a expliqué qu’une centrale nucléaire a besoin de grandes quantités d’eau pour son fonctionnement, ce qui nécessite sa construction en bord de mer. Pour le moment la problématique est que les côtes algériennes sont des zones sismiques et de surcroît à forte densité de population. Et, si cette centrale est implantée dans une zone éloignée (des côtes), cela va poser la question de la disponibilité de l’eau, a indiqué le ministre. Évoquant la crise nucléaire au Japon, le ministre a indiqué que des spécialistes algériens suivent de près la situation, en rassurant qu’il n’y a pas de risque sur la région. M. Yousfi a indiqué que la centrale nucléaire d’Aïn Oussara, qui n’est qu’un réacteur de recherche de 15 MW, ne présente aucun danger
Pas d’augmentation des prix d’électricité dans
les conditions actuelles.
«Dans quelques semaines, on va rencontrer les responsables de Desertec pour voir comment travailler en partenariat…», a indiqué M. Yousfi. « Nous avons une rencontre avec les responsables du projet Desertec dans quelques semaines, qui va nous permettre de connaître leur idée sur le projet”, a déclaré M. Yousfi lors d’une présentation de la situation du secteur de l’énergie à l’Assemblée populaire nationale (APN). “Des responsables de Desertec devraient se déplacer en Algérie pour discuter” de sa réalisation, a ajouté le ministre. Le ministre a affirmé que “ces entreprises sont les bienvenues si elles acceptent de produire en Algérie les équipements” nécessaires à cette industrie, réitérant la condition de l’Algérie pour participer à cette initiative. Le ministre a indiqué que l’Algérie est prête qui est de travailler avec tous ceux qui apportent quelque chose au programme national de développement des énergies renouvelables comme le solaire. Avec évidemment la nécessité du transfert de technologie et la production localement des équipements nécessaires aux installations de production de l’électricité à partir du solaire. Le ministre de l’Énergie a souligné que l’Algérie a tracé dans le secteur de l’énergie, pour les cinq prochaines années, un programme de développement ambitieux, insistant notamment sur les énergies renouvelables avec comme objectif la production, à l’horizon 2030, de 22 000 mégawats d’électricité, dont 10 000 mégawats destinés à l’exportation.Le ministre de l’Énergie explique que la réussite du programme de développement des énergies nouvelles et renouvelables, lancé par l’Algérie, dépend de la mise en place d’une industrie locale et de la maîtrise de la technologie. Pour la mise en place d’une industrie locale, M. Yousfi a annoncé la tenue, dans quelques jours, d’une réunion avec les industriels algériens “pour leur expliquer le programme”. Le ministre se réunira aussi avec des chercheurs versés dans ce domaine et le secteur de l’enseignement supérieur pour la mise en place des équipes multidisciplinaires. Le ministre de l’énergie a indiqué que Sonelgaz sera le fer de lance du programme de production d’électricité à partir du solaire, comme le groupe l’est actuellement pour l’électricité conventionnelle. Du coup M. Yousfi évoque la possibilité de revoir le statut de Sonelgaz, pour renforcer son rôle. Le groupe Sonelgaz, a-t-il affirmé prévoit d’investir 2 400 milliards de dinars pour la période 2011 à 2014. D’ici 2015, le taux d’électrification doit être porté à 99% et le taux de pénétration du gaz naturel à 53%. Le ministre de l’Énergie a indiqué que la capacité de production a atteint plus de 11 000 mégawats en 2010. Le secteur prévoit de porter les capacités de production d’électricité à 15 000 mégawats en 2015, soit une hausse de 32%. 14 200 km de réseaux électriques seront réalisés annuellement et plus de 9 100 kilomètres de réseau de transport et de distribution de gaz. . Le ministre a exclu toute augmentation des prix d’électricité, indiquant que le coût était subventionné à travers l’aide que l’Etat consent à Sonelgaz. “Dans les conditions actuelles, il n’est pas question de toucher au prix de l’énergie, mais on ne peut éviter, à moyen et long terme, que la question soit posée et à juste titre, a indiqué le ministre.
Un projet de texte, qui va interdire l’utilisation des lampes classiques
Le ministre de l’Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi a annoncé que son secteur examine un projet de texte, qui va interdire l’utilisation des lampes classiques afin de réduire la consommation d’électricité, en nette hausse chaque année. “Un texte est à l’étude pour interdire l’utilisation des lampes classiques”, a indiqué le ministre lors d’une présentation sur l’état des lieux de son secteur devant la commission économique de l’APN. Cette mesure entre dans le cadre de la mise en œuvre du Programme national de maîtrise de l’énergie (PNME), mis en place par l’Algérie et dont les actions ont concerné les secteurs du bâtiment et de l’industrie, rappelle le ministre. A cet effet, un million de lampes à basse consommation d’énergie seront distribuées prochainement dans le cadre du programme ‘’Eco-lumière’’, ajoute le ministre. Un autre texte sur la généralisation de l’utilisation de GPL/Carburant est également à l’examen par le ministère de l’Energie, dans l’objectif est de diminuer l’utilisation des carburants, notamment du gasoil, dont l’Algérie importe d’importantes quantités Ce projet de texte porte aussi sur la généralisation de l’utilisation du gaz naturel comprimé (GNC) par les autobus exploités dans les grandes villes. Le ministère de l’énergie et des mines travaille actuellement avec l’ETUSA (entreprise de transports urbains et suburbains d’Alger) pour l’introduction d’autobus roulant au GNC dans la wilaya d’Alger, à titre expérimental, selon le ministre. “Toutes ces actions seront mises en place dans le cadre de la réglementation ou même de lois” qui vont aider à maîtriser la consommation de l’énergie’’, résume M. Yousfi. A une question sur les importations de produits énergétiques, comme le diesel, le ministre a appelé indirectement les députés à ne plus bloquer les propositions d’augmentation des prix du carburant, notamment le diesel pour avoir moins recours aux importations. Le ministre a demandé aux députés de revoir le dossier en raison de la différence entre le prix réel, élevé, et le prix de vente au consommateur des carburants, notamment le gasoil. Il a expliqué qu’une hausse des prix des carburants pousserait les automobilistes à opter pour des carburants propres et moins chers comme le GPL.
Réexamen du projet d’implantation de la raffinerie de Tiaret
Le lieu de l’implantation de la plus grande raffinerie d’Algérie (15 millions de tonnes/an), prévue initialement dans la wilaya de Tiaret, est encore à l’étude, a affirmé lundi le ministre de l’énergie et des mines, M. Youcef Yousfi. Le choix du lieu de la construction de cette usine dépendra essentiellement “de considérations économiques et stratégiques”, a-t-il indiqué lors de la présentation d’un état des lieux de son secteur aux membres de la commission économique de l’APN. Selon M. Yousfi, l’Algérie gagnerait ‘’si elle importe le pétrole qu’elle va transformer en bitume dans cette raffinerie, car le pétrole produit localement, réputé être le meilleur brut au monde, lui rapporterait plus à l’exportation.’’ Si l’option d’importation de brut est retenue, la ‘’mega’’ raffinerie ne sera ‘’pas construite à Tiaret car l’investissement dans les pipes de transport qui vont acheminer le pétrole des ports vers cette wilaya reviendrait cher à Sonatrach’’, a-t-il précisé. Sans exclure la probabilité d’implanter cette usine à Tiaret si le brut utilisé est produit localement, le ministre a indiqué que” la solution sera faite en fonction de ces considérations techniques et stratégiques”. Reconnaissant le retard accusé dans le développement de l’industrie du raffinage en Algérie, le ministre a indiqué que son secteur travaille pour atteindre 45 à 50 millions de tonnes de brut raffiné en 2014. Pour le secteur des mines, le ministre a annoncé l’amendement de la loi sur les mines pour permettre à l’Etat d’investir dans la recherche. Toujours dans le domaine des mines, le ministre a fait savoir que son secteur examine actuellement l’étude de faisabilité de la mine de Zinc de Oued Amizour, présentée par le partenaire australien. Selon M. Yousfi, la méthode d’exploitation préconisée par ce partenaire comporte des “risques très sérieux” de glissement de terrain pouvant mettre en péril un certains nombre de villages riverains.
Sonatrach les activités de sous-traitance confiées auparavant aux étrangers.
Par ailleurs, le ministre a rappelé que le programme quinquennal 2010-214 pour le secteur de l’énergie prévoit une enveloppe de 4.400 milliards de DA, dont 77% du montant seront consacrés au développement de l’exploration et de la production des hydrocarbures. 800 puits d’exploration seront ainsi forés entre 2011 et 2015. Le ministre a indiqué, par ailleurs, qu’une étude a été élaborée pour que le groupe Sonatrach reprennent les activités de sous-traitance, qu’elles à même de réalisés, et qui actuellement cédées à des compagnies étrangères, a des coûts parfois jugés exorbitants. Des instructions ont été aussi données à Sonatrach pour créer des centres de formation professionnelle dans les wilayas du Sud, de manière à former les techniciens appelés à travailleurs dans le secteur des hydrocarbures et de l’énergie.
A. S.
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30 mars 2011
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