le 31.03.11 | 01h00
Les manifestants ont scandé des mots d’ordre pour stigmatiser l’affairisme et l’entrisme de certains élus et le manque de dialogue.
Beaucoup de jeunes de la cité Mohamed Bouhenni, plus communément
appelée «la cité», soutenus dans son action par un ex-élu, enseignant de son état, ont observé lundi un sit-in devant le siège de la wilaya pour «évoquer les problèmes de leur quartier, ceux de la ville de Tiaret et d’autres préoccupations qu’ils pensaient être légitimes». Les protestataires, une trentaine au départ, allaient être reçus par le chef de l’exécutif local mais la témérité de certains jeunes a tout remis en cause. Devant la sagesse des policiers, les bruyants manifestants ont scandé des mots d’ordre pour stigmatiser «l’affairisme et l’entrisme de certains élus et le manque de dialogue». Au summum de la surexcitation, certains se sont aspergés d’essence mais finiront par lâcher prise à une heure avancée de la nuit.
Préoccupations citoyennes
Abdelkader Brahim, enseignant et ex-élu à l’APC de Tiaret venu soutenir ses concitoyens, a évoqué lui «la vacance à la mairie de Tiaret depuis l’affaire de gestion qu’on sait qui se répercute négativement sur la prise en charge des préoccupations citoyennes». Il cite, pêle-mêle, la désorganisation dans les services de l’État civil, la décrépitude du parc d’attraction, les retards accusés dans l’aménagement du stade Aït Abderahim qui ont précipité les jeunes du quartier dans la délinquance et subséquemment à travers les psychotropes. Dépité, Brahim semble pointer un doigt accusateur vers cette nouvelle caste d’entrepreneurs qui pullulent en ville grâce à leurs soutiens tapis, ici et là, dans les institutions. Ce sont, dit-il, «des élus marionnettes qui ne sont là que pour se servir». Selon notre interlocuteur, «la politique de développement dans notre ville se fait sans notre assentiment alors qu’on parle de démocratie participative».
Fawzi Amellal
© El Watan
31 mars 2011
Fawzi Amellal., Tiaret