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Des milliers d’étudiants brisent l’interdiction de manifester à Alger

14 avril 2011

3.Non classé

Les étudiants ont réussi aujourd’hui là où beaucoup ont échoué avant eux depuis l’ouverture des bals de protestations dans la capitale il y a quatre mois : ils ont repoussé par la force de leurs corps (tout en criant : «marche pacifique») les boucliers des policiers, forcés de les laisser passer. Ils ont marché sur la présidence et, à leurs revendications pédagogiques, ils ont ajouté des mots d’ordre politiques hostiles au pouvoir.

 

La capitale algérienne a vibré toute la journée d’aujourd’hui au rythme de «Pouvoir assassin», «les étudiants la main dans la main» ou «Ulash essmah Ulash (pas de pardon)». Ils étaient près de 15 mille étudiants à battre le pavé ce matin à Alger. Les barrières de sécurité érigées aux alentours de la Grande-Poste au centre-ville ont sauté vers 11 heures du matin. Les centaines de policiers en armure ont été contraints de céder le passage à la déferlante estudiantine. L’imposante foule a entamé sa marche joyeusement vers la Place Audin avant de  bifurquer à droite pour emprunter le boulevard Mohamed V. Direction : le siège de la présidence de la République, à El Mouradia sur les hauteurs d’Alger. Ils ont brandi des pancartes et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : «L’université n’est pas une entreprise et le savoir n’est pas une marchandise», «Démocratisation de l’université» et «Halte à la répression des étudiants».

Venus de Tiaret, Oran, Alger, Tizi-Ouzou, Blida, Bejaia et bien d’autres wilayas du pays, ils ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et réclamé la réhabilitation des diplômes d’ingénieur et de licence et le départ de l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur, Rachid Haraoubia, qu’ils ne veulent plus avoir pour interlocuteur. Leurs revendications et leur mouvement de protestation dont le but est de changer le système pédagogique universitaire actuel, faut-il le rappeler, avaient été entamées il y a déjà plusieurs mois de cela sans que le ministère de l’Enseignement supérieur ne parvienne à les satisfaire. Le ministre Rachid Haraoubia a donc été qualifié, pendant la manifestation d’aujourd’hui, de tous les noms d’oiseaux, tout comme les policiers d’ailleurs, qui ont tenté vainement d’empêcher la marche. «Je ne suis pas un voyou. Vous n’avez pas le droit de me frapper», hurlait un étudiant blessé à l’épaule par un coup de matraque à son agresseur en uniforme bleu marine. «Mon grand-père est mort en martyr et mon père est moudjahid, vous n’avez pas à me donner de leçons de patriotisme», martelait-il. «Il est temps que nos responsables comprennent que nous ne sommes pas des cobayes», nous a déclaré Imane, étudiante en interprétariat. Mourad, étudiant en informatique, estime que les responsables prennent des décisions sans penser aux résultats. Et d’ajouter «les professeurs sont avec nous mais ils ont peur des représailles de l’administration».


Des youyous et… des blessés

 

Les milliers d’étudiants ont traversé le boulevard Mohamed V et le quartier du Telemly sous les applaudissements des passants et les youyous qui fusaient des balcons. «Bravo les étudiants !», criait une femme  qui a garé sa voiture en attendant le passage de la foule. D’autres encore ont alimenté les protestataires en bouteilles d’eau. «Je suis complètement d’accord avec eux, d’ailleurs ma fille est étudiante», nous a déclaré un sexagénaire aux alentours de l’école des Beaux-Arts. «Seuls les jeunes peuvent changer. Nos politicards sont usés», a-t-il encore ajouté tout en observant avec admiration la procession juvénile.

A midi, les forces anti-émeute ont réussi à stopper une partie de la foule au niveau du carrefour Addis-Abeba. Toutefois la majeure partie des étudiants était passée avant la mise en place du barrage et a poursuivi sa marche jusqu’ à l’avenue Pékin, à quelques centaines de mètres du siège de la présidence de la République. Là, les affrontements avec la police ont redoublé de violence. Les tentatives des étudiants de forcer le bouclier sécuritaire se sont soldées par une trentaine de blessés, manifestants et policiers. Les médecins résidents qui tenaient depuis deux jours un sit-in de protestation sur les lieux ont été d’un grand secours pour les étudiants blessés par les coups de matraque et de boucliers des forces anti-émeute. Les protestataires en blouse blanche sont venus en aide également aux étudiantes ayant perdu connaissance à la vue de leurs camarades blessés.  Outre les étudiants et les médecins résidents, l’avenue Pékin a abrité un autre rassemblement des enseignants venus du Sud du pays qui réclamaient le droit à la prime du sud. «Les enseignants du nord qui viennent travailler au sud ont cette prime, pourquoi pas nous ?», demandaient-ils ?

El Mouradia, le quartier où siège la présidence du pays, a été ces derniers mois le théâtre de plusieurs rassemblements de protestation. Le sit-in tenu hier par les étudiants des Grandes Ecoles a été empêché. Plusieurs blessés ont été enregistrés parmi les protestataires des suites de l’intervention musclée des policiers.

Écrit par Farouk Djouadi    Mardi, 12 Avril 2011 17:34

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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