Que devient cette structure qui regroupe le mouvement El Islah, le Rassemblement national républicain (RNR), le mouvement de la jeunesse pour le développement (MJD) et des personnalités comme l’ancien chef de gouvernement Ahmed Benbitour ?
Après sa bruyante création, début de février dernier, en présence de personnalités et d’organisations influentes comme celle des Oulémas, elle semble marquer le pas. Ses activités se font de plus en plus rares. Depuis la tenue, le vendredi 18 mars, d’un meeting à la salle Atlas d’Alger qui avait alors regroupé plusieurs partis politiques, elle se manifeste très peu. Elle semble hiberner comme la CNCD qui a quasiment gelé ses activités.
La tenue d’une «conférence nationale pour le changement» et «l’élaboration d’une charte d’honneur de l’opposition et d’une plate-forme de revendications politiques» n’ont pas été encore concrétisées. Toutefois, selon M Aissa Belmekki d’El Islah, « un congrès national dont la date n’est pas fixé, doit se tenir, mais l’ANC est freinée dans son élan». Si M. Benbitour continue de se manifester dans les colonnes d’un confrère, d’autres personnalités qui avaient rejoint ce mouvement, à l’exemple de Tahar Benbaibech, ancien responsable de l’Organisation nationale des enfants de Chouhada ou de l’ex-responsable du MSP, Menasra se murent dans le silence. Les mots d’ordre de ce qui se voulait une structure de changement sont connus. «L’ouverture du champ médiatique en réunissant les conditions pour la création de nouvelles chaînes de télévision et de radio indépendantes», «nécessité de mettre en place un agenda politique pour initier le changement vers un système qui consacre la démocratie, les libertés et la justice sociale». Ce regroupement plaide aussi pour «le système parlementaire, avec une séparation des pouvoirs». Il récuse par contre l’option pour une constituante.
On est tenté de se demander ce qui freine les activités de l’ANC alors que le contexte semble propice pour lancer et soutenir des initiatives politiques.
A en croire Djamel Benabdesslem, le numéro un d’El Islah, «l’initiative n’est pas morte. Les consultations entre ses membres ne sont pas gelées, mais il faut comprendre que ce n’est pas une alliance qui met entre parenthèses les activités des partis». Lui-même vient d’animer un meeting dans la localité d’Azzazga en début de semaine. Ce week end, il sera à Laghouat.
De son côté, M. Benbitour ne reste pas les bras croisés. Il se rend dans diverses villes du pays pour tisser un réseau et expliciter sa démarche pour le nécessaire changement. Il s’est rendu récemment à Miliana, Tiaret. Alors que le débat sur les réformes politiques va s’amorcer dans les prochains jours, l’ANC sera-t-elle conviée en tant que telle ? L’ex-chef du gouvernement qui demeure la locomotive de cette structure, doit rompre incessamment le silence. A l’heure où le projet des réformes est balisé par un calendrier précis, elle devra réinvestir le terrain.
10 mai 2011
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