C’est l’un des plus riches patelins de la région de Medroussa, avec ses terres fertiles, et le plus alarmant est que cette commune est marginalisée, enclavée et presque invisible sur la carte géographique du grenier du blé et du berceau du mouton. C’est ce qu’a déclaré un groupe de jeunes au premier responsable de la wilaya, lors d’une visite dans cette partie de la wilaya de Tiaret. La commune est gérée par correspondance à la suite des démissions en cascade de ses élus.
Ce qui a poussé cette population de 3.000 âmes à interpeller le wali auquel ils ont exposé un chapelet de doléances. Selon les jeunes, leur localité se débat dans d’inextricables problèmes, dont celui du personnel médical et paramédical, dont la présence pourrait soulager les dizaines de malades contraints actuellement d’affluer vers les infrastructures hospitalières de Frenda et de Medroussa. Cette situation, qui perdure depuis des années, a été décriée par Ouled Khellafa et Sidi Bakhti, lesquels accusent le maire de la commune d’avoir démoli le nouveau centre de santé prêt à ouvrir ses portes et la réalisation du projet de la protection des villages contre les inondations estimé à 17 millions de DA, selon les protestataires. Le plus grave, indiquent encore les jeunes de Sidi Bakhti, est la question qui touche d’autres secteurs longtemps mis en veilleuse, comme la réhabilitation des ruelles et des trottoirs devant améliorer le cadre de vie des citoyens, qui tarde à être mise en exécution et dont une partie de l’enveloppe a été déviée vers un autre chapitre, lit-on, dans leur requête remise en premier responsable de la wilaya. Le programme présidentiel des locaux commerciaux n’a pas trouvé le chemin vers les chômeurs de Sidi Bakhti. Selon un universitaire, le bloc est abandonné depuis trois années. Seuls, les proches du maire en ont bénéficié, selon lui. Il n’y a aucune perspective, aucun espoir, aucune issue à leur désarroi. Et, leur unique activité est les cinq prières quotidiennes à l’intérieur de cette mosquée en cours de réalisation et ce gourbi équipé d’un vétuste babyfoot. Quand on passe une journée à Sidi Bakhti, on y laisse des larmes, beaucoup de larmes nous dira, Hadja Bakhta. A Sidi Bakhti, les postes d’emploi se comptent sur les bouts des doigts et les rares postes crées sont occupés, tribalisme oblige, par les proches du maire, déplorent-ils. Quant aux autres, ils ont bien choisi d’autres créneaux rentables, une épicerie, un marchand de portables et un kiosque de tabac. La commune est oubliée, le maire indésirable avec une panoplie de griefs. Quelle sera la décision prise par la haute instance ? Le silence est parfois le cri le plus fort pour appeler un secours. H.Benchohra
22 mai 2011
ACTIVITES DU WALI, Hamzaoui Benchohra