Tout a changé dans le mariage algé rien. D’abord les mariés qui sont devenus très exigeants, jusqu’à se ruiner et ruiner leurs parents.
Ensuite, le mariage lui-même a foncièrement changé. En effet, c’est tantôt un mariage égyptien, tantôt turc, tantôt syrien, peut-être même marocain. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’a rien d’Algérien. Il fut un temps, où le mariage en Algérie durait trois jours et trois nuits. Madahate le jour, Gasba et chioukh la nuit. Une fête au vrai sens du terme, à laquelle participait tout le voisinage. Même dans les douars, tout le monde était convié à la fête. Que reste donc de tout cela? Rien ou presque. Sans invitation, personne n’accède à la salle de fêtes, louée rubis sur ongle. Les invités doivent ramener leurs cadeaux mais pas leurs enfants. La mariée s’impose un défilé de mode durant toute la nuit. Une sorte d’exhibitionnisme ridicule, où le nouveau mari n’a rien à dire. Et le plus incroyable, c’est ce « DJ » planqué dans un lieu sombre, qui passe CD après CD, une musique appelée « Raï », incompréhensible, voir indécente, sans fond, sans sens et sans créativité aucune. A cinq heures du matin, une tarte est dépecée et tout le monde rentre chez soi sonné, fatigué, jurant de ne plus assister à ce genre de mariage
S.Moumen Dimanche 05 Juin 2011 – N°5239 – Prix: 10 DA – 13, Cité Djamel Oran – Tél: 041 45 31 30 – Fax: 041 45 34 62 – www.ouestribune-dz.com
5 juin 2011
S.Moumen