C’est avant-hier mercredi 8 juin, à partir de 17 heures 30, qu’a été commémorée la Journée nationale de l’artiste. A cette occasion, le théâtre régional «Abdelkader-Alloula » d’Oran a brillé de mille feux artistiques et musicaux. C’est en présence d’invités de marque et de tout un panel d’artistes, de poètes et d’intellectuels oranais que Mme Rabea Moussaoui,
la directrice de la culture de la wilaya d’Oran, a officiellement ouvert la cérémonie. Une cérémonie (la fête de l’artiste) qui a duré plus de 2 heures dont le déroulement fort émouvant était animé par l’orchestre musical sous la direction du musicien compositeur Abdallah Ghorbel. Sur la scène enjolivée et enveloppée d’une atmosphère artistique et festive, se sont déroulés des tours de chants puisés droitement du répertoire ancien de la chanson oranaise, et aussi maghrébine et arabe. Un répertoire de l’art de la chanson exécuté avec brio par des interprètes, à vrai dire talentueux, tels Houria Baba, Samia Benabi, Souâd Bouali, Abdelkader Cherigui, Maati el-Hadj… etc. Et comme le veut la tradition chaque année à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de l’artiste, des artistes (une dizaine) toutes les disciplines confondues, ont été honorés sous les feux de la rampe et au rythme de la musique et des acclamations des participants. «On peut considérer à juste titre, nous a confié la directrice de la culture d’Oran Mme Rabea Moussaoui, que, dans notre pays, la condition de l’artiste a beaucoup évolué. Elle s’est donc améliorée de façon notable, particulièrement sur le plan matériel et surtout celui de l’aide relativement importante financière accordée aux artistes créateurs, voire même ceux littéraires et scientifiques. Cela en réalité grâce aux efforts consentis par l’Etat et certains pouvoirs publics locaux». Et de poursuivre avec une profonde conviction: «Il est de notre devoir de rendre à cette occasion mémorable, un hommage aux précieux services rendus à la société par nos prestigieux artistes et créateurs de la scène nationale disparus comme parmi d’autres car la liste est longue exhaustive: Abdelkader Alloula, Sirat, Kaki, Medjoubi, Rouiched, Osmane Fethi, Belmokadem, Ahmed Wahbi, Ahmed Saber, Benzerga, Ahmed Benacer, Hadjouti Boualem, Bachali, Larbi Zekkel, Hadj Omar, Mustapha Kateb, Korid Ali, Boukhris Meliani, Hassaine Hafid, Mekadim Ahmed, Hassen el Hassani dit «Boubagra », Tayeb Aboul Hassan, Safiri, Bouguermouh, Kachrou, Djillali Amarna, M’hamed Isseyakhem, Mohamed Khada, Kateb Yacine, Abderaouf dit «H’didwan», Keltoum, Aouichet, Belarbi Wafia et tout récemment, le comédien Kandsi Brahim et l’artiste poète et journaliste Mohamed Mebkhout dit «Skif»» Pour la note de l’histoire, la Journée nationale de l’article, célébrée chaque 8 juin de l’année, a été créée sur décision du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika. Elle est dédiée en signe de reconnaissance de la mère patrie, l’Algérie, à la mémoire de l’artiste martyr Ali Maâchi, natif en 1928 de la wilaya de Tiaret. Il créa en 1948, contre vents et marées, son propre groupe artistique et musical appelé «Safir et tarab» au sein duquel, usant d’une grande créativité et de modernité en matière de composition musicale et de paroles, il s’imposa vite à l’époque dans le domaine de la chanson algérienne, rivalisant même sur la scène artistique avec les maîtres Blaoui Houari et le regretté Ahmed Wahbi. Hélas, son parcours artistique et musical rayonnant a été, en cours du chemin, tragiquement brisé. Il a été arrêté le 19 juin 1958, torturé puis lâchement assassiné par les militaires de l’armée colonialiste française, pour son engagement artistique militant en faveur de l’indépendance nationale, avec son compagnon de lutte le Chahid Mohamed Benmestora. Les corps martyrisés et ensanglantés des deux héros ont été exhibés et suspendus à un arbre pendant plusieurs jours sur la grande place «Carnot» du centre-ville de Tiaret. Ali Maâchi était parolier, compositeur et musicien, mais par-dessus tout un fervent militant très actif de la cause nationale. Il fut un patriote qui a chanté son pays l’Algérie, et qui a combattu le colonialisme dans les rangs du FLN historique. L’amour d’Ali Maâchi pour son pays apparaissait très clairement dans ses chansons à l’exemple de l’emblématique «Biladi El Djazaïr», un hymne à l’Algérie pour laquelle il fit don de sa vie. Zellal Abelkrim
Dixième année – Numéro 3335 – Samedi 11 Juin 2011 – www.echo-doran.com – Prix 10 DA
11 juin 2011
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