Comment remédier à l’exploitation illicite des sablières ? |
Mourad Benameur |
Le Soir d’Algérie : 15 – 06 – 2008 |
L’exploitation illicite des sablières à Tiaret, notamment celle située du côté de la forêt Echara, surplombant la ville, est loin d’être éradiquée en dépit des opérations de contrôle assurées sporadiquement par les services concernés.
Nombreux sont ceux qui viennent s’approvisionner durant la nuit pour échapper aux mailles des agents forestiers, laissant derrière eux un véritable désastre environnemental s’étalant sur des dizaines d’hectares.
Ce constat, aussi amer qu’alarmant, aggravé, faut-il le souligner, par l’hémorragie effrénée que subit le patrimoine forestier avec l’abattage de centaines d’arbres, devrait pousser les autorités locales à se pencher sérieusement sur ce dossier, d’autant que le sable est perçu comme une denrée rare à l’ère des innombrables chantiers lancés à travers le territoire de la wilaya. En matière d’approvisionnement, certains entrepreneurs ou encore les auto-constructeurs se rabattent sur la seule sablière de Dahmouni alors que d’autres recourent, en revanche, à d’autres régions. L’année dernière, un agent forestier qui tentait de s’opposer à l’extraction de sable au niveau de ladite forêt s’est fait violemment agresser par des pilleurs, c’est dire l’anarchie qui caractérise ce domaine et la nécessité absolue d’asseoir une véritable stratégie de gestion de ce créneau par le truchement de la concession, la location, l’autorisation ou tout autre forme censée réglementer cette activité. De son côté, la Conservation des forêts enregistre chaque année plusieurs dépôts de plainte à l’encontre des sabliers illicites et des transporteurs publics, ce qui n’est pas sans traduire l’engouement suscité par ce matériau indispensable. En ce sens précisément, certains intéressés par la chose demeurent toujours dans l’expectative à l’image des deux investisseurs, N. S. et M. B., dont le dépôt d’un dossier au niveau de la wilaya, pour exploitation de la sablière sur une superficie d’un hectare à proximité de la cité Bouhenni, date de 2006. Leur demande a même atterri entre les mains du chef du gouvernement, lequel l’a transmise aux autorités de la wilaya, mais vainement. Pourtant, ces derniers avaient consolidé leur dossier par un engagement écrit faisant état de la création de plus de cent postes d’emploi permanents, conformément à la loi du travail en vigueur, tout en s’engageant à assurer la protection de l’environnement enclin à toute forme de dégradation. Alors y aura-t- il une oreille attentive à cette demande porteuse de solutions au double plan socio-économique et environnemental ?
27 juin 2011
Benameur Mourad