Tiaret : Société et consommation
A l’approche du Ramadhan, la frénésie du stockage revient
«Ventre affamé n’a point d’oreilles», dit un vieux mais sage proverbe. Comme à chaque année en cette période qui précède le mois sacré du Jeûne, il fallait s’y attendre. Sentant l’approche de cet événement, de nombreuses familles succombent déjà à leurs vieux démons de la «bedaine».
Elles commencent à stocker des légumes secs, des produits alimentaires divers, comme si elles devaient faire face à un siège. Arguant du fait que les prix vont flamber durant le mois de Ramadhan, les gens pensent riposter en emmagasinant fiévreusement tout ce qui leur tombe sous la main. On y va sans retenue et vogue la galère! On profite donc de la clémence des prix affichés actuellement sur la mercuriale, en attendant la «tornade» du Ramadhan orchestrée par nos frères commerçants avec ou sans scrupules. Ainsi, ces familles se ruent sur la tomate, les poivrons et toutes sortes de légumes pour exorciser leur angoisse. La peur d’une envolée brutale de la mercuriale pousse à tous les excès car, pour beaucoup de nos compatriotes, le jeûne est synonyme de bombance et d’agapes nocturnes. De leur côté, les commerçants se frottent les mains et renflouent leur bas de laine et leur escarcelle puisque la panique des uns fait le bonheur des autres. Les marchés ne désemplissent plus du matin jusqu’aux heures de fermeture. Ces derniers jours, aux abords de certains marchés, on observe des embouteillages et une quasi paralysie de la circulation. Curieuse conception du mois de Ramadhan ! Pas vrai ? S. Moumen
14 juillet 2011
S.Moumen