Nombreux sont les citadins d’aujourd’hui ceux qui regrettent la bonne odeur du pain chaud servi dans les boulangeries.
En effet, ces établissements n’ont plus la main sur cette denrée qui subit désormais le diktat des revendeurs fixes ou ambulants qui ont étrangement suppléé aux boulangeries. N’importe quelle baraque se charge aujourd’hui de fournir le pain aux habitants des quartiers situés dans sa proximité et même à un prix augmenté d’un ou de deux dinars parfois. Cependant, le problème n’est pas le prix mais surtout l’absence d’hygiène qui règne sur ces marchés dangereux.
Les revendeurs de pain pullulent dans les quartiers du chef-lieu de la wilaya au moment où dans les autres municipalités, ce sont les épiciers du coin qui ont la charge d’alimenter les citoyens en pain, livré tôt dans la matinée dans des conditions d’hygiène lamentables, c’est-à-dire que ce produit est déposé devant la porte de l’échoppe. Cet aliment vital est ainsi entreposé dans des caisses en métal déjà rouillées, d’autres en plastique et est exposé sur les trottoirs, à même le sol et que de nombreux animaux errants viennent souvent flairer en l’absence de l’épicier ou du revendeur parti se faire de la monnaie. De nombreux citoyens font part, chaque jour, de leurs préoccupations quant à la manière avec laquelle se vend le pain chez nous, mais en vain. Le commerçant est roi puisque la boulangerie est implantée près de tout le monde et puis, c’est devenu plus qu’une habitude, nos boulangeries n’ouvrent pas l’après-midi puisque leur marchandise s’est bien vendue dès l’aube. D’ailleurs, au niveau des grands centres urbains, beaucoup de boulangers préfèrent vendre toute leur marchandise à des revendeurs, considérant plus rentable la vente des gâteaux et pâtisseries.
Le comble, c’est qu’à quelques mètres, seulement, des boulangeries, des épiciers et autres revendeurs à la sauvette proposent la baguette de pain à un prix augmenté que le consommateur peut l’acheter à 8,50 DA seulement auprès des boulangeries. La majorité des revendeurs fixes ou ambulants, pour ne pas dire tous, ne se soucient guère de la santé du consommateur et étalent le produit sur du plastique, juste à côté des bouches d’égouts et des ordures. Côté réglementation, la loi interdit ce genre de commerce. Face à cette situation inquiétante, qui a été à l’origine de bien des intoxications, le simple citoyen se demande toujours, en continuant à s’approvisionner chez les revendeurs, comment mettre fin à cette anarchie.
Certes, la loi est nécessaire, mais le citoyen est également responsable. C’est pourquoi il est souhaitable de faire ses achats quand les boulangeries sont ouvertes pour ne pas être à la merci de ces marchands ou exiger un peu plus d’hygiène et de respect pour la vente de pain dans les épiceries.
S.Moumen
24 juillet 2011
S.Moumen