Lumière sur la sage-femme

Àl’instar des autres régions du pays, la wilaya de Tiaret a saisi l’aubaine pour rassembler amplement, en fin de la semaine dernière, celles qui accompagnent la naissance d’un enfant, et ce, à l’occasion de la journée mondiale de la sage-femme.

À l’ordre du jour de cette manifestation figurait une pléiade de communications menées par les professionnels en la matière. Ainsi, le volet traitant de la responsabilité de la sage-femme, dans toutes ses généralités, a été animé par un premier intervenant qui considère que «la loi stipule, dès lors qu’elle a admis de répondre à une demande, que la sagefemme s’engage à assurer personnellement, avec cognition et renoncement, les soins appropriés aux données scientifiques que requièrent la patiente et le nouveau-né». Ce dernier soutiendra plus loin que la particularité personnelle de l’exercice de la profession de sagefemme et la notion de responsabilité sont intimement liées. Pour sa part, une gynécologue chargée des grossesses à hauts risques (GHR) a tenu à approfondir la vision générale sur la profession de sagefemme dont certains font trop référence à l’accouchement alors que son rôle ne se limite pas à la naissance mais depuis la conception de l’enfant jusqu’aux premiers mois de sa vie. Dès lors, elle explique en quoi consiste ce métier : «Les compétences des sages-femmes leur permettent de suivre les grossesses normales, de diagnostiquer les grossesses à risque et de détecter les problèmes et complications. Elles peuvent aussi assurer le suivi postnatal avec tous les aspects physiques, psychiques et affectifs que cela comporte. En quelque sorte, elles sont les spécialistes de la naissance harmonieuse ». Cependant, parlant d’une naissance mélodieuse, l’intervenante fera remarquer que «les femmes enceintes implorent et aiment être suivies par une même personne durant la période qui entoure la naissance de leur enfant, voire une personne qui les accompagne médicalement et qui puisse aussi répondre à leurs questionnements, écouter leurs appréhensions et angoisses, les conseiller, les préparer à l’arrivée du bébé et parler avec elles de plusieurs sujets qui les intéressent ou les interpellent comme l’allaitement, la péridurale, la dépression post-partum, les relations sexuelles, le contact avec bébé in utero,…». Pour un autre cadre de la Direction de la santé, la journée mondiale de la sage-femme doit être émaillée d’un slogan allant dans le sens à agencer la planification familiale qui se veut incontestablement un ingrédient de la mortalité maternelle, infantile et néonatale. Dans ce sillage, il n’a pas manqué de livrer quelques données statistiques relatives au volet démographique en prenant comme référence les années 2006 et 2007. Ainsi, expliquera-t-elle, pour une superficie totale de 20 086,62 km2, cette wilaya est peuplée de 868 155 âmes dont 73,19% en zones agglomérées, 6,59% dans les agglomérations secondaires et 20,22% en zones éparses. Durant cette période, les services compétents de l’état civil ont fait état de 21 394 nouvelles naissances, dont 11 136 garçons et 10 258 filles, soit 1 032 de plus par rapport à l’année précédente. Un taux de natalité qui est passé , en somme de 22,58% en 2006 à 24,88% en 2007. Le taux d’Accroissement naturel (T.A.N) est ainsi passé de 18,83, % en 2006 à 20,94% en 2007. S’agissant du taux de mortalité qui était de 3,75% en 2006, il est passé à 3,94 en 2007 où l’on enregistrait 3 393 décès dont 54,90% de sexe masculin. Pour la mortalité infantile qui a connu le décès de 619 sujets en 2006 et 667 en 2007, elle relève d’un taux de 31,17% en 2007 contre 30,39 en 2006. Concernant la prévalence contraceptive, notre interlocutrice nous fait état de 35 775 femmes touchées en 2007 pour 53 196 ciblées, soit un taux de 67,25%. L’intervention d’une sagefemme exerçant au sein de la maternité, Zohra Aourai, s’est articulée autour des moyens à mettre en évidence afin de parer au cancer de l’utérus dont les chiffres accablants ont été avancés à travers plusieurs régions du pays par des professionnels de la santé publique. Cette dernière a pris référence d’une étude entérinée par le Professeur K. Terki et comportant plusieurs chapitres traitant de manière préventive et curative du cancer de l’utérus. Intervenant dans ce sens, notre interlocutrice donnera plus de précisions sur cette maladie qui devient de plus en plus alarmante dans nos contrées. Par ailleurs, ce médecin généraliste s’est illustré par une intervention sanction qui met en relief les conditions lamentables dont lesquelles exercent les sages-femmes de la maternité de Tiaret. En revanche, sur le plan des compétences le communiquant a rappelé qu’il existe de fortes potentialités humaines au sein du secteur de la santé publique pour peu qu’une considération voulue ne vienne à se signaler de la part des responsables concernés. «Corollaire de la responsabilité personnelle de l’exercice professionnel, l’indépendance constitue par ailleurs un fondement du contrat tacite qui lie la patiente et sa sage-femme. Mais quelle loyauté pourrait-on en effet attribuer à ce contrat si la sagefemme devait exercer sous influence si ses capacités de diagnostique et de prescription devaient se trouver altérées sous l’effet d’intérêts extérieurs à ceux de ses patientes ou si les moyens mis à sa disposition laissent à désirer?» s’interrogeait ce dernier pour conclure. M. Z.

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Dimanche 15 mai 2011 – www.lecourrier-dalgerie.com – N°2188 – 8e année