le 02.08.11 | 01h00
Ils sont des dizaines de Syriens à choisir le Niger pour quitter l’Algérie après l’expiration des trois mois de leur séjour.
Contraints de faire cette procédure afin de pouvoir revenir dans ce pays qui les a adoptés sans façon et où ils ont tissé des relations d’affaires profondes, notamment avec les soubresauts politiques que traverse leur Etat. Cependant le choix du Niger pour régulariser leur situation n’est qu’un prélude à une vie cauchemardesque se résumant par la maltraitance et le laisser-aller des services consulaires nigériens. Déjà pour avoir le formulaire de demande de visa, les demandeurs doivent camper toute la matinée devant l’enceinte du consulat qui ressemble, à première vue, à une geôle hautement sécurisée et à laquelle on n’a accès que par un guichet minuscule. Pour remplir ce formulaire, ces mêmes demandeurs n’ont pas droit à une chaise.
Cette procédure est, tenez-vous bien, faite à même le sol ou sur les trottoirs au vu et su de tous les passants et badauds. «Cela fait plus de trois jours que nous sommes à Tamanrasset afin de nous faire délivrer un visa de court séjour pour partir au Niger. Nous sommes perdus dans un labyrinthe de bureaucratie sans issue. C’est un calvaire. Avant, on allait en Libye pour régulariser nos papiers. Mais avec tout ce qui se passe là-bas, nous avons opté pour le Niger puisque les frais de demande de visa sont réduits et l’accès y est plus facile par rapport aux autres pays voisins. Nous nous acquittons d’une somme globale de 6500 DA. Cependant, tout a changé semble-t-il et les services consulaires du Niger ont tout à dire pour rendre l’accès à leur pays plus difficile et par ricochet contraindre certains à verser des pots-de-vin et des sommes colossales pour aboutir à leur fin et rejoindre leur monde d’affaires en Algérie», se plaignent des Syriens rencontrés devant le consulat du Niger à Tamanrasset. Ils demandent l’intervention des autorités compétentes pour mettre fin à cette situation infernale, sachant qu’ils sont en Algérie depuis plus de six ans.
Même état de fait pour les Algériens qui désirent partir en voyage d’affaires au Niger. Venus des quatre coins du pays, particulièrement de Batna, Relizane, Tiaret et Oran, leur rêve s’est estompé en arrivant à Tamanrasset et en constatant de visu ce qui se trame au consulat du Niger. «C’est inadmissible. On nous considère comme des animaux. Pourtant, nous, les Algériens, ne les traitons pas de la sorte. On te donne un formulaire de demande de visa sans te donner le moyen de le remplir à l’aise. Ils ne nous accordent aucune considération.» Pour plus d’explication, nous nous sommes rapprochés des services consulaires malheureusement nos tentatives sont restées vaines.
Le préposé au guichet nous a simplement répondu : «Nous n’avons pas le droit de nous adresser aux journalistes. Vous n’avez qu’à attendre le retour du consul qui est en mission.»
Ravah Ighil
© El Watan
2 août 2011
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