Il y a quelques jours, c’était l’avant-veille de ce Ramadhan, les usagers de la poste étaient très contents de compter (conter) sur les prestations d’Algérie-poste: l’argent était disponible après une disette qui avait duré plus d’une année et…l’on annonçait en grandes lettres dans les journaux que les grands bureaux de daïra allaient ouvrir leurs portes après le «ftour» pour accueillir les citoyens venus retirer leur argent. Feu de paille! les bureaux sont ouverts; mais pour faire quoi, puisque les chères liquidités ont encore une fois fui de nombreuses agences même durant la journée et les chaînes d’attente d’antan sont revenues de plus en plus dures à cause de la canicule et du jeûne.
En effet, à Frenda, Sougueur, Mahdia, Médrissa, Sidi Abderrahmen et bien d’autres lieux, les longues files d’attentes ont repris depuis plus d’une semaine et les appels de détresse ont commencé à fuser vers Algérie-postes. Il est certain que ce papier n’ajoute rien aux précédents appels de détresse lancés par les usagers de la poste, particulièrement les titulaires de comptes CCP leur permettant de recevoir leurs maigres pécules mensuels déjà amenuisés par les incessantes et inopinées flambées du marché de l’alimentation. Ainsi, que l’on soit retraité, chômeur pris en charge par le filet social, simple fonctionnaire ou même cadre de l’état, le désenchantement, les déceptions et le stress du manque de liquidités dans les bureaux de poste ont refait surface pour sévir contre tout le monde puisque la majorité, pour ne pas dire toutes, les agences postales sont devenues depuis douze lunes un espace très fréquenté et aussi mal aimé que toutes les administrations boudées par un citoyen de plus en plus exigeant car vivant au gré d’une mondialisation aux futurs incertains. Ainsi, chaque jour, le même refrain est entonné par les agents de nos bureaux de poste: «Revenez le soir, il y aura peut-être quelque chose», une réplique seyant, autrefois à consoler les mendiants récalcitrants. Pourtant, ce n’est pas le cas ici puisqu’il s’agit de personnes qui ont trimé durant de longues journées ou de longues années pour certains pour recevoir leur maigre pécule lequel sera rapidement englouti par les commerçants. Les liquidités font encore défaut et il est impossible d’accéder aux guichets de payement pour ceux qui ne se lèvent pas tôt. Et puis, quand on a l’une, l’autre nous échappe, c’est-à-dire quand l’argent est (pas souvent) disponible à la poste, il n’y a pas moyen d’accéder aux guichets, et quand le client parvient au guichet, on lui chante le refrain de «l’argent n’est pas encore arrivé, on attend le courrier». Depuis, le vrai cercle vicieux qui s’est formé depuis des mois vient de reprendre malencontreusement de manière féroce. A ne rien comprendre le désordre qui règne et qui devient courant, c’est-à-dire chaque jour que Dieu fait, les citoyens endurent des chaînes interminables au niveau des bureaux de poste. C’est le même décor désolant qui règne dans les postes de la wilaya. Il faut révéler qu’un bon nombre d’usagers venus de tous les coins de la wilaya préfèrent bénéficier des prestations de services des postes situées dans les chefs-lieux des daïras au lieu d’utiliser celles qui se trouvent dans leurs localités respectives, qui restent tout de même vides, dans la plupart des temps et à la joie de certains fonctionnaires fatigués.
Ce fait rapporté crée une situation intolérable, parce qu’il vient s’ajouter aux autres problèmes qui existent, engendrés par le manque de liquidités, le passe-droit, le favoritisme et l’utilisation de moyens peu scrupuleux pour arriver à leurs fins, qui ne font qu’aggraver les tourments des citoyens. Pour toutes ces raisons citées, vient à l’idée de pas mal de citoyens qui n’arrivent pas à retirer leur argent des postes des grands centres urbains, de se déplacer vers les postes des agglomérations limitrophes, pour s’en sortir sans encombre, ni subir le stress des chaînes interminables, pour retirer leur argent. A la fin, nous disons qu’il s’est installé un imbroglio qui n’a pas l’air d’en finir. Des solutions fiables existent, et c’est que le citoyen attend. C’est le rôle des services concernés à les mettre en œuvre, pour alléger les souffrances des usagers. Car, c’est une vraie galère malheureusement vécue, maintenant, quotidiennement par tous les clients de la prestigieuse «Algérie-Poste».
S. Moumen
21 août 2011
FRENDA, MAHDIA, Medrissa, S.Moumen, Sougueur, Tiaret