De prime abord, il convient de souligner que la solidarité n’est pas qu’un vain mot pour les membres et les volontaires du bureau local du Croissant Rouge Algérien.
En effet, l’amabilité affichée par tout le monde ne se résout pas qu’à une simple aide matérielle, au contraire, c’est par le comportement que cette petite armée de bénévoles, constituée d’hommes et de femmes, de toutes les franges de la société, communique, en ces temps durs, avec ce qu’on appelle communément les couches démunies. Située en plein centre-ville de Frenda, dans l’enceinte de l’école primaire du «1er Novembre 1954» et dans le quartier qui porte le même nom, le restaurant du bureau local du CRA (Croissant Rouge Algérien) accueille quotidiennement et ce depuis le premier Ramadhan plus de 900 personnes recensées pour bénéficier de repas chauds à emporter. Un nombre relativement important et qui demande beaucoup de volonté et d’énergie de la part des bénévoles. Ces derniers, eux, sont près d’une vingtaine et, sans épargner le moindre effort, assurent, chaque jour de 8 heures à 19 heures le service dudit restaurant en ce mois de miséricorde ainsi que toutes les autres activités. Toutes les tranches d’âge et toutes les corporations des deux sexes sont là: Des fonctionnaires, des retraités, des universitaires, des collégiens, des lycéens des scouts, leurs pères, mères, filles, fils, épouses… Tout le monde vient et met la main à la pâte. En présence du président du bureau local M. Nouri Aek un fonctionnaire de l’APC, les tâches sont équitablement partagées. Chaque nouvelle journée est synonyme de nouveau responsable pour ce faire. La nuit du Destin, nous avons eu droit à un repas spécial et c’est le tour de la lycéenne Samira Abbès, à peine 16 ans qui est chargée de distribuer le lait et le pain tout en veillant à la propreté des lieux. Quant à la jeune licenciée Bouchikh Houria, elle est chargée de la gestion du magasin de denrées. A l’intérieur des cuisines du restaurant scolaire d’une propreté impeccable, il fait très chaud mais tout se fait avec un grand sourire, sans ordres mais des échanges respectueux et fraternels. Pour tout ce beau et gentil monde, le labeur commence tôt le matin; les hommes font les emplettes pendant que les femmes s’entraident dans les cuisines. A mesure que le jour se lève, le rythme du travail s’accélère mais sans toutefois perturber les volontaires en raison des années de bénévolat, car nombreux parmi eux sont ceux qui ont acquis assez d’expérience, soit dans des associations de la société civile comme celle très active de «Besma», soit auprès des scouts. Le pain coupé, les dattes et le lait mis également sur la table pour rompre le jeûne. Le plat de résistance, le demi poulet pour chaque ménage, les fruits, ainsi que le plat traditionnel (olives et champignons ce jour) qui trône souvent sur les tables du ftour, l’ham lahlou, sont prêts à être mis dans des sachets propres, dans les garde-manger des bénéficiaires recensés par les soins du bureau et qui présentent leurs cartes comportant les noms, prénoms ainsi que le nombres de repas à emporter. Les derniers bénéficiaires discutent avec l’équipe du jour; des vieilles dames sont accompagnées par les jeunes de service, jusqu’au portail. Celles-ci lèvent leurs mains noueuses vers le ciel pour gratifier tout le monde, l’Etat algérien et son président y compris, d’une longue «Prière» ou la paix et le bonheur sont souhaités pour tous. Enfin, même si pour ce Ramadhan, la mission semble bien accomplie pour le président, les ambitions du CRA de Frenda sont l’ouverture d’un restaurant permanent, surtout en saison froide, dans l’ancien édifice qui abritait les services de la protection civile. L’appel est ainsi lancé aux élus locaux et aux citoyens afin qu’ils adhèrent à ce programme de solidarité dont Frenda a désormais besoin en ces temps ou la dégradation du pouvoir d’achat gagne du terrain, malgré tous les efforts déployés par les pouvoirs publics. S. Moumen
31 août 2011
FRENDA, S.Moumen