L’Algérie a déployé ces dernières années d’importants efforts pour relancer le développement local, notamment dans les régions des hauts plateaux et du grand Sud où les actions de l’Etat sont particulièrement orientées sur les grands projets d’infrastructures socio-économiques, ainsi que le désenclavement des régions de l’extrême Sud.
PUBLIE LE : 06-09-2011 | 0:00
L’Algérie a déployé ces dernières années d’importants efforts pour relancer le développement local, notamment dans les régions des hauts plateaux et du grand Sud où les actions de l’Etat sont particulièrement orientées sur les grands projets d’infrastructures socio-économiques, ainsi que le désenclavement des régions de l’extrême Sud.
En effet, le développement socio-économique des régions enclavées de l’intérieur du pays, notamment celles des hauts plateaux et du grand Sud, qui a été toujours une préoccupation majeure des pouvoirs publics, devrait amorcer une nouvelle dynamique à la faveur du lancement effectif de la concertation nationale autour du développement local.
Présidée par M. Mohamed Seghir Babès, président du Conseil national économique et social (CNES), cette concertation a été entamée, hier, à Tindouf. M. Babès a marqué à cette occasion le début des consultations locales devant aboutir avant fin 2011, à des assises nationales sur le développement local.
A noter que plusieurs projets d’envergures destinés à améliorer les conditions de vie des populations de ces régions sont programmés ou en cours de réalisation et s’ajouteront à ceux déjà réceptionnés, notamment dans les secteurs de l’hydraulique et des travaux publics, comme le transfert hydrique In Salah-Tamanrasset qui a été mis en service fin mars dernier. D’une longueur de 750 km, cet ouvrage assure actuellement l’alimentation en eau potable (AEP) à près de 100.000 habitants de la ville de Tamanrasset avec une dotation journalière de 265 litres par personne.
Un projet similaire visant également à résoudre le problème d’AEP dans l’extrême Sud de la wilaya d’Adrar est partiellement opérationnel et permet actuellement de répondre aux besoins de la population de Bordj Badji Mokhtar (800 km d’Adrar). Il s’agit d’un barrage « inféro-flux » destiné à capter les eaux des oueds à Timiaouine, dans la capitale du Touat à 200 km au sud de Bordj Badji Mokhtar. Cette infrastructure porte sur la réalisation d’une réserve souterraine destinée à stocker les eaux et à les protéger contre l’évaporation provoquée par la température élevée dans la région. S’agissant de projet de travaux publics, certains projets comme la route transsaharienne, inaugurée en avril dernier, le tronçon algérien reliant Tamanrasset à In-Guezzam sur 420 km, permettra le désenclavement de la zone frontalière et hissera la capitale de l’Ahaggar au statut de capitale régionale. A noter que plus de 6,5 milliards dinars sont déjà alloués pour financer ce programme au niveau des localités de Bordj Badji Mokhtar et de Timiaouine (Adrar), ce programme vise une meilleure prise en charge des régions frontalières de l’extrême Sud du pays pour l’amélioration des conditions de vie des populations locales ainsi que le développement socioéconomique de la région située près des frontières algéro-maliennes. Aussi, une dizaine de chantiers sont ciblés par ce programme spécifique. Il s’agit des secteurs de l’eau, des travaux publics, de l’électricité, de l’éducation et de la formation, la santé, le logement, l’agriculture, l’emploi et la jeunesse. En outre, les programmes complémentaires pour le développement des régions du Sud sont en cours d’élaboration, avec une enveloppe supplémentaire de quelque 17 milliards de dinars (hors budget alloué pour le programme 2010-2014). Signalons que les autorités ont accordé une enveloppe supplémentaire de près de 1.270 milliards de dinars (plus de 17 milliards de dollars) au titre du plan quinquennal 2010-2014, aux chantiers qui sont inscrits dans le cadre du programme complémentaire de développement des régions du Sud engagé depuis 2006. Cependant, le projet hydraulique des plaines sétifiennes, en phase de réalisation, permettra, de son côté, d’améliorer la dotation en eau potable pour les populations d’une grande partie de la population des hauts plateaux au centre et à l’est du pays. Enfin, plusieurs autres projets similaires sont également prévus pour les cinq prochaines années, notamment celui d’El Goléa vers Djelfa et le sud de Tiaret ainsi que l’utilisation de la nappe de Chott El Gharbi dans la wilaya de Tlemcen pour les régions de Nâama et le sud de Sidi Bel Abbès.
Sihem O.
Babès : « La société civile doit exprimer librement les préoccupations des citoyens »
Les représentants de la société civile doivent exprimer avec « la plus grande liberté » leurs préoccupations en matière de développement local en vue d’une meilleure prise en charge, a affirmé hier, à Tindouf le président du Conseil national économique et social (CNES), M. Mohamed Seghir Babès. Lors d’une brève intervention à l’ouverture de la première rencontre de concertation nationale autour du développement local, M. Babès a indiqué que ces consultations constituent « un exercice d’écoute, le premier du genre, destiné à transmettre aux pouvoirs publics avec fidélité les attentes de la population en matière d’amélioration de leurs conditions de vie ». Les conclusions de ce type de rencontres, considérées comme étant la base de la concertation nationale, « devraient être aussi crédibles afin qu’elles soient adoptées et mises en application par le gouvernement ». S’agissant de la démarche adoptée par le CNES pour le déroulement de ces consultations locales, il a précisé que deux étapes sont prévues pour effectuer cette mission. La première consiste à rencontrer exclusivement les représentants des citoyens et du mouvement associatif local, alors que la deuxième étape se fait à travers une rencontre regroupant le président du CNES, les élus locaux et l’administration locale. Les conclusions de cette rencontre, et de celles qui se tiendront dans les autres régions, seront transmises aux rencontres régionales au nombre de six qui, elles aussi, aboutiront à des recommandations soumises aux assises nationales qui se tiendront avant fin 2011. Les propositions et les recommandations de ces assises seront prises en charge et mises en application par le gouvernement également avant la fin de l’année en cours, a-t-il expliqué à l’assistance. A propos du choix de la wilaya de Tindouf pour accueillir cette première rencontre, M. Babès a souligné le caractère « sensible et stratégique » de cette région frontalière qui représente la façade sud-ouest du pays et qui a « joué un rôle crucial pour la protection de la sécurité et la souveraineté nationales ».
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6 septembre 2011
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