Plus de 50 000 colis alimentaires servis aux nécessiteux

Le chômage, les congédiements économiques, l’altération du pouvoir d’achat et la loi règlementant le marché se combinent de nouveau, mais plus redoutablement que par le passé, pour menacer de disette de nombreuses personnes, voire de familles.

Dans ce contexte, et à l’occasion du mois sacré du Ramadhan, un arrangement a été mis en place par les pouvoirs publics pour venir en aide aux plus dépourvues à travers la wilaya de Tiaret. Ainsi, pas moins de 50 000 colis alimentaires ont été servis aux nécessiteux durant la première quinzaine de ce mois sacré. « Cette action confirme encore une fois le foisonnement de l’effraction sociale, effet libidineux d’une traversée escarpée vers l’individualisme économique », aura à commenter ce vieux cadre, actuellement en retraite, qui estime que « quand la bienfaisance est dépossédée de son âme, de nombreuses personnes, pour la plupart des mères de famille, font le pied de grue, dès le début de l’après-midi, devant les sièges d’associations, à l’instar du Croissant-Rouge algérien, devant les mosquées, les locaux de bienfaiteurs ou les sièges des APC. Dès lors, comparativement aux années passées, l’opération semble s’illustrer par plus de perspicacité et c’est, sans nul doute, le fruit d’une meilleure préparation et d’une planification adéquate auxquelles s’ajoute un suivi approprié des actions de solidarité par des commissions locales présidées par les élus et encadrées par des représentants de différentes structures et de la société civile.

« L’installation de telles commissions répond au souci de mener à bien l’opération afin d’éviter les erreurs du passé », soutient le P/APC qui estime faire de son mieux pour rendre le sourire aux familles démunies. Cependant, à Sougueur, Rahouia, Frenda, Mahdia, Ksar- Chellala, pour ne citer que ces communes, ladite action se déroule dans des conditions irréprochables. Au sein de ces grandes communes, un repas chaud sera servi quotidiennement, et durant tout le mois de Ramadhan, aux personnes démunies et aux passagers. Néanmoins, en ce mois sacré du Ramadhan, loin des discours sur la répartition équitable des richesses qui se mettent en jachère, loin surtout de tout espoir de vivre une vie meilleure dans un avenir prévisible, derrière chaque couffin se cache une histoire, un drame humain. Houaria, une mère de famille apostrophée au milieu d’un groupe de femmes à Tiaret, nous confiera : « Je vous jure devant Dieu que nous survivons, moi, mes enfants et mon époux, depuis des années, voire depuis que mon époux a été versé au chômage. Notre vie est devenue misérable, inexpressive et sans aucune vision ». Et d’ajouter « Nous n’avons plus d’appétence et nous avons une nette impression d’être gagnés délicatement par une asthénie et un abattement sans nom dans la mesure où nous nous engageons, chaque jour que Dieu fait, dans un combat gueux contre la faim ». Toutefois, le cataclysme de cette dernière, comme celui de tant d’autres, récapitule l’incontournable détresse des classes moyennes et le pressentiment de nombreux fonctionnaires appauvris par la déchéance du niveau de vie, la carence poignante de travail et une vie urbaine démoniaque. Autrement dit, tous les ingrédients se combinent pour rendre le train de vie douloureux. M. Z.