le 22.09.11 | 01h00
Le maintien de la raffinerie peut assurer un développement…
La région n’a pas connu à ce jour d’importants investissements publics qui auraient pu compenser la perte de son tissu industriel.
Ayant appris la probable annulation du projet de la raffinerie de Tiaret et la polémique qu’elle soulève, à travers la presse et les assemblées élues, notamment au niveau de l’APN, des organisations de la société civile disent «craindre pour l’avenir économique d’une région qui a accroché ses rêves sur un projet grandiose à même de la faire sortir de sa léthargie». Les rédacteurs de la lettre se demandent, d’ailleurs, comment «un projet stratégique, d’une très grande envergure, puisse-t-il dépendre d’un changement de ministre alors que les études feed, entreprises au préalable, avaient démontré le contraire».
Bien plus, les récentes déclarations de hauts responsables de Sonatrach ont fait état d’importantes quantités de produits raffinés estimés à des milliards de dollars importés pour la consommation locale.Un paradoxe de plus dans cette politique énergétique qui semble se mouvoir au gré des humeurs et non d’une stratégie visant le développement global de l’Algérie. «Pour mesurer l’ampleur du désespoir et de la colère de la population, il faut connaître la situation de la wilaya, fortement peuplée; son agriculture, de plus en plus mécanisée, est créatrice de peu d’emplois», arguent–ils avant d’enchaîner que, «durant les années 70-80, la wilaya de Tiaret était un pôle industriel important, déstructuré justement, du fait du Plan d’ajustement structurel, (le PAS) qui a fait jeter des milliers de pères et mères de familles à la rue».
La région n’a pas connu, à ce jour, d’importants investissements publics qui auraient pu compenser la perte de son tissu industriel. Plus précis, les protestataires disent «ne pas comprendre qu’au moment où des experts internationaux, à la suite des catastrophes naturelles des USA et du Japon, on en vienne à annuler un projet vital pour la région». Au-delà du projet, conclut la lettre, «les citoyens sont à la recherche de visibilité quant au devenir d’une wilaya». Le désespoir a poussé les jeunes à la mort en tant que harraga et candidats au suicide. Cette dramatique situation amène «les citoyens de Tiaret à lancer un appel pressant au président de la république pour le maintien de la raffinerie ou son remplacement à défaut par l’implantation d’envergure, pouvant assurer un développement durable de la région».
Fawzi Amellal
© El Watan
22 septembre 2011
Fawzi Amellal.