Comme de coutume, pour les barons de n’importe quel marché, tout événement ou fête n’est qu’une occasion de plumer, tondre et «dépecer» le brave citoyen. En effet, la spéculation continue son bonhomme de chemin. Les consommateurs assistent ainsi, impuissants, à la hausse des prix du poulet et des œufs qui sont respectivement à plus de 320 DA et 12 DA. A quelques semaines seulement de la fête de l’Aïd El Adha, les consommateurs de l’agneau de la wilaya de Tiaret,
sont tétanisés par la brusque flambée des prix. La hausse des prix des produits alimentaires frappe d’ores et déjà le porte-monnaie des ménages, comme le montrent nos marchés, souks et magasins de toutes sortes. L’augmentation des prix de certains produits, annoncée comme inévitable depuis plusieurs jours par les commerçants, est en train de devenir réalité. En effet, les prix pratiqués depuis une quinzaine de jours dans les rayons des magasins affichent une forte hausse. Par ailleurs, les légumes et les fruits, ainsi que les légumes secs ont été vendus à des prix incroyables. Une augmentation dépassant souvent les 35 %. Les prix continuent à grimper au vu et au su de tous. D’après les avis recueillis sur les lieux, «bientôt, il ne restera aux braves citoyens démunis, que le pain et encore…». L’on comprend aisément, que ces nouveaux commerçants sans scrupules, sont décidés à ne laisser aucune concession au pauvre citoyen, salarié ou non. Tout le monde est saigné à blanc. Un tour à travers les marchés nous a révélé la réalité amère. Déjà assommés par la hausse de la majorité des produits de large consommation, les voilà de nouveau confrontés à cette envolée des prix. La viande est à plus de 800 DA pour les rouges, bien que les consommateurs, dans leur grande majorité, disent se contenter de viandes blanches, lorsqu’elles sont abordables. Et comble du désespoir ! Même les abats de poulet sont revendus au même prix que sa chair. Quant aux viandes ovines ou caprines, c’est une toute autre histoire. Elles sont tout simplement hors de portée, pour la majorité des citoyens. Ces fluctuations des prix s’accentuent, à l’approche de l’Aïd El Adha. Un événement religieux, si cher aux cœurs des Algériens, qui s’apprêtent à accomplir la «Sunna» du sacrifice, mais à quel prix ? De plus, la rumeur fabriquée et amplifiée, par les spécialistes de la spéculation continue de circuler, pour échafauder des scénarios sur les incertitudes, autour des coûts des aliments de volaille et de bétail, prétextant qu’il s’agit là d’une hausse mondiale. Un vrai dilemme, qui a entraîné de nombreux petits éleveurs à mettre la clé sous le paillasson. Pour la première fois, la flambée des prix des œufs, qui viennent de frôler la barre de 12 DA l’unité. L’œuf est actuellement cédé à 10 DA… au prix de gros. En ajoutant la marge bénéficiaire des grossistes et des détaillants, ce produit arrive à 12, voire 13 DA au consommateur. «Un œuf de chez nous à 13 DA! C’est du jamais vu !», regrette ce père de famille. Mais qu’est-ce qui explique ces flambées cycliques ? Les professionnels mettent en avant la hausse des prix du maïs et du soja, qui composent l’aliment de volaille. «Le quintal de ces produits est passé de 4.000 à 5.500 DA, et même plus», ont affirmé certains agriculteurs. Finalement, l’offre ayant diminué en face de la forte demande, puisque, c’est dans ce contexte, que bon nombre d’aviculteurs ont changé d’activité, à cause justement de la hausse des prix des intrants. Evidemment, le consommateur ne l’entend pas de cette oreille, sachant qu’à chaque occasion, tous les prix augmentent. D’aucuns estiment, qu’il y a derrière cette flambée, une question de spéculation et de monopole du marché, par une corporation tout à fait étrangère au vrai commerce. S. Moumen
15 octobre 2011
S.Moumen