Désormais, depuis quelques années, les syndicats de l’Education n’annoncent jamais la fin d’une grève, sans la menace d’en déclencher une autre. Effectivement, de 2003-2004 à 2010-2011, les enseignants, insatisfaits du traitement réservé par la tutelle à leurs demandes socioprofessionnelles, sont comme en instance permanente de grève illimitée.
Les questions de statut particulier, de régime indemnitaire et autre gestion des œuvres sociales, en constituent les motifs essentiels. Car, selon les représentants de cette frange de travailleurs, un seul des sept points soumis dernièrement aux négociations, entre le ministre de l’Education et les syndicats du secteur aurait été satisfait. En tous cas, cela suffira aux grévistes, pour déclencher de nouveau les hostilités. Preuve en est, cette sortie publique de l’UNPEF, le syndicat dont l’arrêt de la grève est assorti, de la menace de paralyser de nouveau l’école, si d’ici le 15 novembre, ses revendications ne sont pas prises en charge. Un ultimatum d’un mois, face auquel autorités du secteur et parents d’élèves partagent une même crainte: le niveau peu reluisant de scolarisés, désormais insuffisamment formés. Une réalité que personne ne nie, tant les enseignants que les pouvoirs publics et les parents d’élèves, puisque les trois parties savent en effet, que l’éducation est comme la santé, un secteur à fortes externalités positives. D’où l’obligation aux autorités d’y mettre les moyens, tous les moyens nécessaires, à un bon rendement de l’enseignant. Donc à un enseignement apte à former l’ingénieur et le médecin de demain. Enfin, qui a tort ou raison ? L’avenir nous le dira, quand les syndicats ne parleront plus un jour d’indemnités et d’augmentations, mais uniquement de formation, de compétence et de… performances. S. Moumen
19 octobre 2011
ENSEIGNEMENT, S.Moumen