Plus qu’à quelques vingt jours des fêtes de l’Aïd El Kébir, et déjà nos moutons devenus subitement tous «béliers», dressent leurs longues cornes et comptent bien négocier leur peau contre des sommes qui donnent le vertige à plus d’un père de famille. En effet, une virée faite cette semaine au niveau du marché à bestiaux à Tiaret
nous a permis de constater que les prix des moutons sont si élevés que certains pères de familles dites aisées ont déjà définitivement renoncé à l’idée d’acheter une bête pour leurs enfants. Ce samedi, au niveau du marché à bestiaux de Sougueur, l’un des plus importants de tout le pays, les prix des ovins ont flirté avec des niveaux inégalés, à l’exemple de ce bélier vigoureux cédé contre la modique somme de 41.000,00 dinars négociés par quelques richissimes notables venus de toutes les régions du pays. Cette hausse soudaine dans les prix des moutons s’explique selon les connaisseurs des arcanes du monde agricole, ce qui pousse les éleveurs et autres intermédiaires à faire dans la rétention, préférant attendre les derniers jours avant l’Aïd dans l’intention d’engranger plus d’argent. Mais pour sauver la peau du citoyen aux revenus moyens et dans une tentative d’agir sur les prix à la baisse à quinze jour du jour J, la direction des Services agricoles de concert avec celle du commerce ont décidé d’octroyer des autorisations provisoires d’ouverture de marchés à bestiaux de proximité ou des «souiga», comme on les appelle ici. Enfin, à défaut de «bélier» cornu, certains se sont rabattus sur les caprins où même les chèvres ossues sont cédées à plus de 9000 Da. S.Moumen
27 octobre 2011
S.Moumen, Sougueur, Tiaret