Une cinquantaine d’entreprises ont été fermées et près de 200.000 emplois supprimés.
PUBLIE LE : 09-11-2011 | 0:00
Une cinquantaine d’entreprises ont été fermées et près de 200.000 emplois supprimés.
La reconduction de l’interdiction d’importer la friperie par la loi de finances 2012 a été bien accueillie par les opérateurs du secteur du textile qui connaît ces dernières années une descente aux enfers.
Le secrétaire général de la Fédération nationale du textile et du cuir affiliée à l’UGTA, M. Amar Takjout, estime que l’amendement introduit par la loi de finances 2012 vient mettre en conformité la décision prise par le gouvernement de relancer le secteur de la manufacture, qui a bénéficié d’un plan de restructuration de deux milliards de dollars (142 milliards de dinars), dont 70% pour l’activité textile.
«Nous avons décrié la loi de finances complémentaire 2011 et appelé au retrait de la disposition relative à l’autorisation d’importer la friperie qui va à contre-courant de la relance économique», a déclaré hier M. Takjout en plaidant pour la protection de l’outil de la production nationale et la préservation des emplois, notamment à l’intérieur du pays, où le secteur de la manufacture constitue l’essentiel du tissu industriel.
« Nous nous battons pour le maintien des usines encore en activité et la réouverture de celles fermées dans le cadre des plans d’ajustement structurel », soutient le secrétaire général de la fédération qui rappelle la suppression dans le secteur de 30.000 emplois parmi les entreprises du secteur public et 160.000 autres dans le privé. «C’est autant de postes d’emploi à récupérer», tient-il à signaler.
Le plan de restructuration décidé par les pouvoirs publics au profit du secteur de la manufacture prend en compte l’assainissement bancaire, fiscal et parafiscal des entreprises.
A elle seule, la prise en charge de l’endettement des entreprises représente 60% du budget de 142 milliards de dinars alloué. Le secrétaire général de la Fédération des travailleurs du textile et des cuirs, invité de la rédaction de la Chaîne III a annoncé la réouverture prochaine de trois entreprises, dont l’usine de chaussures de Chéraga et de deux autres usines à l’est du pays. M. Takjout n’écarte pas non plus la réouverture de l’usine de Frenda, à Tiaret, qui constitue, selon lui, une véritable bouffée d’oxygène pour les jeunes de cette localité, où le tissu industriel est quasiment inexistant.
Le secteur de la manufacture qui compte aujourd’hui 52 entreprises publiques a perdu en 20 ans une cinquantaine d’autres usines et éprouve actuellement des difficultés à s’approvisionner en matière première à cause des exportations frauduleuses.
M. Takjout évoquera notamment l’exportation frauduleuse des cuirs qui affecte directement le secteur de la tannerie composé de 10 entreprises privées et 5 publiques.
En 2007, 6 millions d’euros de peaux de bêtes ont été exportés clandestinement vers l’Italie alors que les exportations officielles des entreprises publiques en la matière ne dépassent pas un milliard de dinars. Il plaidera à ce titre pour la multiplication des abattoirs au niveau des wilayas pour éviter les abattages clandestins et permettre de récupérer dans les meilleures conditions les cuirs puis- que 25% des peaux sont perdues à cause de l’abatage clandestin.
Il préconise également la création de petites entreprises de collecte dans le cadre de l’ANSEJ et la mise en place de con-ventions entre les collecteurs et les tanneries qui répondent aux normes pour éviter aussi les problèmes de pollution causés par les clandestins. «Beaucoup d’entreprises peuvent être créées en amont et en aval de la filiale de la tannerie», a-t-il indiqué.
Citant l’exemple des 4.7 millions de têtes ovines sacrifiées à l’occasion de l’Aïd El Adha et dont les peaux finissent pour la plupart dans les décharges publiques ou collectées d’une manière frauduleuse, faute d’une organisation de la filiale, l’invité de la Chaîne III recommande, par ailleurs, d’investir dans d’autres tanneries.
Plus loin, il invite les pouvoirs publics à organiser les circuits de la collecte et de la distribution et à rouvrir les magasins témoins pour faire connaître la production nationale du textile, qui ne représente actuellement que 5% de l’importation, l’objectif étant d’arriver à 28% et de multiplier par trois les effectifs actuels du secteur.
M. Takjout, qui se déclare favorable à une ouverture judicieuse et responsable du secteur pour sauver la production nationale, soulève la nécessité d’imposer un contrôle rigoureux à l’importation et de réguler le marché.
«Il faut relancer le débat sur les taxes pour permettre aux entreprises de retrouver leur équilibre et aux opérateurs qui ont versé dans l’importation de revenir à leur activité initiale de producteurs», préconise-t-il encore. Aux opérateurs économiques du secteur, il recommande une meilleure organisation.
Hamida B.
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9 novembre 2011
FRENDA