Algérie profondeLundi, 23 Janvier 2012
“Nous sommes actuellement confrontés au problème du loyer qui nous est réclamé bien que nous n’ayons jamais occupé les lieux réellement, alors que l’administration concernée m’a sommée de régulariser la situation en versant près de 200 millions de centimes”.
Si, à Tiaret, le programme du chef de l’État portant sur la mise en place de 100 locaux commerciaux par commune au profit des jeunes a vraisemblablement quitté les archives du passé, c’en n’est pas du tout le cas pour les locaux du centre commercial implanté au niveau de l’esplanade Mohamed-Boudiaf.
En effet, des dizaines de milliards de centimes ont été consacrés pour ériger cette merveille qui n’a pas tenu toutes ses promesses, notamment sur le plan socioéconomique, tant sa gestion est vouée à une confusion sans nom. Un constat caractérisé par la mise en service des seuls trois locaux, à savoir une cafétéria, une librairie et un magasin de confection pour dames, alors que plus d’une vingtaine de magasins demeurent clos. Renseignements pris, les prétendants se sont rétractés à cause de la chérté du loyer, dont le plus bas avoisine mensuellement les 30 000 dinars. “J’ai ouvert durant un mois et j’étais obligée de fermer en constatant que je ne pouvais même pas couvrir mes charges”, nous affirmera une locataire qui porte un doigt accusateur sur des responsables de l’agence foncière de Tiaret à laquelle est confiée la gestion. Notre interlocutrice, mettant en doute l’application du cahier des charges concernant ces locaux, s’est indignée devant le fait que les contrats de location ne leur sont délivrés que trois années après. “Nous sommes actuellement confrontés au problème du loyer qui nous est réclamé bien que nous n’ayons jamais occupé les lieux réellement”, ajoutera-t-elle en soulignant que l’administration concernée l’a sommée de régulariser la situation en versant près de 200 millions de centimes. Lui emboîtant le pas, un jeune locataire nous dira avoir cru au miracle, voire à un allégement de son calvaire quotidien en faisant des mains et des pieds pour être candidat à une telle démarche qui devait lui garantir une activité professionnelle. “Mais, au final, trop d’eau aura coulé sous les ponts et cette approche a connu des fortunes diverses auxquelles nous ne pouvions faire face, et ce, avant que l’on vienne frapper à nos portes pour nous réclamer un loyer qui est comptabilisé par dizaines de millions de centimes alors que nous demeurons toujours dans le sinistre statut de chômeurs”, se lamentera-t-il. Néanmoins, en plus de l’incurie de la gouvernance dont font les frais les jeunes locataires, il est à souligner que le manque à gagner touche à plus d’un titre l’établissement gérant.
Au bout du compte, l’avis de nombreux citoyens à Tiaret, aussi bien sur ce volet que sur bien d’autres, est que trop de difformités et d’antagonismes apparaissent perpétuellement au grand jour tellement le happening et le volontarisme politiciens surpassent un cheminement bien réfléchi et étudié.
Par ailleurs, les citoyens concernés, qui nous ont approchés et qui se considèrent aujourd’hui victimes de cette incompatibilité, interpellent les plus hautes autorités de l’État pour intervenir auprès de qui de droit pour les faire sortir du néant où ils sombrent toujours.
R. S
23 janvier 2012
LIBERTE, R. SALEM, Tiaret