le 26.01.12 | 01h00
Les commerçants ont fait savoir que «les normes de réalisation d’un marché de gros (l’actuel) sont loin d’avoir été prises en compte».
Il était dix heures du matin jeudi passé et le marché est déjà vide. Un vide qui ne s’explique pas par la réunion convoquée dans l’urgence mais parce que, dira un des nombreux marchands, «le marché ouvre à six heures et ferme à neuf heures» car, ajoute-t-il, dépité, «ce n’est pas un marché de gros digne de son nom pour qu’il s’anime de longues heures durant». Nos interlocuteurs font d’ailleurs toujours part de «leur profonde inquiétude d’une situation qui dure depuis des années» sans qu’il n’y ait «une solution en perspective» car «les espaces mis à leur disposition restent insuffisants pour exercer la profession». Remontés, ils ont vite fait d’organiser une rencontre, la énième, à laquelle nous avons assisté en compagnie du président de l’UGCAA.
Nos interlocuteurs qui semblent dépités par le peu d’égard qui leur est accordé ont fait savoir que «les normes de réalisation d’un marché de gros (l’actuel) sont loin d’avoir été prises en compte» et de renchérir: «nous voudrions éviter de fâcheuses conséquences dans l’approvisionnement de notre wilaya en fruits et légumes et continuons à travailler dans des conditions insupportables». Plus loin, explicitent-ils, «réaliser 44 locaux dans le même espace réservé à seulement douze d’entre nous est une solution incompréhensible».
Ce genre de locaux s’étalant sur une surface de 4 m², ajoutent-ils, suffiraient à peine aux commerçants-détaillants nonobstant «l’entrée principale inadéquate pour de gros camions de 2,5 et 10 tonnes avec lesquels on travaille», en sus de «l’absence de mesures visant l’hygiène et la sécurité des lieux». S’estimant «partenaires incontournables de l’administration pour trouver des solutions adéquates aux problèmes posés», ils disent «être prêts à s’inscrire dans la légalité et pouvoir présenter leurs registres de commerce aux responsables concernés». Prenant la parole, celui qui s’apparente comme le plus âgé d’entre eux fait savoir que «les marchés d’autres régions sont meilleurs que le nôtre pour des raisons évidentes».
Inquiétude
Prenant l’exemple de la pomme de terre, il explicite sa pensée: «trouvez-vous normal que la production locale, record, de cette denrée soit écoulée ailleurs qu’à Tiaret s’il y avait un marché digne de ce nom avec en sus des chambres froides?» Revenant sur l’origine de la crise un autre crie à qui voudrait l’entendre que «le problème date de 1998 quand l’ancienne APC, du temps de Omar Bekki, nous a autorisés à ériger des baraques pour venir les détruire après, à nos frais, et le paiement cumulé du loyer en plus, nonobstant les dettes afférentes au fisc et à la sécurité sociale.
En ces temps-là, alors que l’Algérie allait sombrer dans le chaos, les grossistes, avec les risques encourus, continuaient d’approvisionner le marché en s’illuminant avec la bougie et le quinquet». Aujourd’hui, alors que se profile à l’horizon l’érection d’un nouveau marché de gros, les marchands restent sceptiques depuis que «les pouvoirs publics ne les impliquent plus dans la décision». Réaliser des marchés c’est bien mais bien les implanter là où il faut c’est encore mieux, faisant allusion à celui de Rechaïga.
Fawzi Amellal
© El Watan
26 janvier 2012
ECONOMIE -Industrie