Tiaret Les commerçants informels veulent dicter leur loi

La wilaya de Tiaret a été secouée ces derniers jours par une série de mouvements de protestation dont certaines ont été particulièrement violentes, et provoquées dans la plus part des cas par de jeunes surexcités. C’est le cas du chef-lieu de wilaya, Tiaret-ville, qui a été , en ce début de semaine le théâtre violentes échauffourées entre les forces de l’ordre et des jeunes casseurs qui s’en sont particulièrement pris aux poteaux des feux tricolores qu’ils ont entièrement saccagés. Ces actions de violence ont été surtout perceptibles au niveau du quartier populaire Sonatiba, où les jeunes protestataires ont également tenté de saccager l’antenne administrative et la direction locale des Transports. A l’issue de cette action de contestation, les services de l’ordre ont réussi à arrêter une quinzaine de manifestants majoritairement mineurs. Ces troubles dont les motivations sont liées, selon des sources sûres, à la volonté de ces jeunes d’exercer librement leurs activités commerciales illégales, ont fait sortir le wali de Tiaret de sa réserve. En effet, s’exprimant en marge de la célébration de la journée nationale du commerçant, le premier responsable de l’exécutif de wilaya, a vivement exhorté les commerçants informels à s’organiser et à se conformer aux lois régissant ce créneau d’activité. Le wali a, dans ce contexte, fixé un délai de 3 mois à cette catégorie de commerçants en vue de procéder aux démarches légales auprès des services compétents dont l’antenne locale du registre de commerce. Une source bien informée indique que le wali s’apprête, en outre, à rencontrer les jeunes versés dans le commerce informel dans le but justement de les sensibiliser à se conformer à ces lois. Il est utile de souligner que la ville de Tiaret, où le squat des espaces publics par des jeunes désoeuvrés, a pris ces dernières années des proportions alarmantes a consacré plusieurs sites destinés abriter ce type de commerce. L’objectif selon les initiateurs de cette action, vise à juste titre à mieux réguler le commerce informel d’une part, et à lutter contre la dégradation du paysage urbain d’autre part. L’exemple des cités Zâaroura et Sonatiba, pour ne citer que ces deux grandes zones d’habitation, est édifiant à plus d’une titre, et ce, au vu de la très forte dégradation du paysage urbain qui y est constatée. Le phénomène du commerce informel a atteint un seuil tel, que plusieurs professionnels du secteur ont fini par mettre la clé sous le paillasson, dit-on ici à Tiaret, où la fièvre mercantiliste a fini par gagner tous les coins et recoins de la ville. D’aucun estiment dans la capitale des Rostémides que la faible adhésion des jeunes aux dispositifs inhérent aux locaux à usage commercial lancé par les pouvoirs publics dans le cadre du programme 100 locaux par commune, est imputable à la prolifération du trabendo. R.