Dans la localité de Tiaret, à l’ouest d’Alger, au moins trente personnes ont été blessées, mardi 31 janvier 2012, dans des affrontements entre des habitants et les forces de l’ordre lors des obsèques d’un homme qui s’était immolé par le feu. Depuis, les violences se sont poursuivies et étendues aux localités voisines. A Tiaret, le calme semblait être revenu dans la journée de ce jeudi 2 février mais la tension persiste.
Hichem Gacem, 25 ans, vendeur ambulant de lunettes, s’est immolé il y a une semaine, jeudi 26 janvier, à 10 heures du matin, dans un quartier de la ville de Tiaret, à 350 kilomètres à l’ouest d’Alger. Suite à une altercation avec un policier qui a renversé son étal d’un coup de pied, le jeune vendeur s’est aspergé d’essence qu’il a enflammée. Quelques jours plus tard, il a succombé à ses brûlures à l’hôpital d’Oran. Le jour de ses obsèques, le mardi 31 janvier, a été marqué par des violences entre des habitants et la police qui ont fait plusieurs blessés, selon le quotidien arabophone algérien El-Khabar.
Joint au téléphone par RFI, un habitant de Tiaret, qui a voulu garder l’anonymat, nous explique que le cas du jeune Hichem Gacem est révélateur du malaise de la jeunesse. Diplômés ou pas, ils sont confrontés au chômage ou encore à des situations où ils sont exploités et instrumentalisés. C’est le cas précisément, nous dit cet habitant de Tiaret, des vendeurs ambulants.
Il appelle à une mobilisation des autorités locales, de la société civile et des partenaires sociaux pour que « des solutions durables et palpables sur le terrain » soient trouvées. En Algérie, le taux de chômage chez les jeunes est aujourd’hui de 21%, selon le Fonds monétaire international. Tiaret est une ville de plus de 250 000 habitants où le désarroi d’une jeunesse qui se sent totalement délaissée est réel…
3 février 2012
EMEUTES -COLERE -MANIF, Tiaret