Algérie profondeSamedi, 18 Février 2012
Kheïra, une femme âgée aujourd’hui de 43 ans, originaire de Ksar Chellala, avait été enlevée de l’hôpital de Tiaret, où elle était admise pour des soins, alors qu’elle n’avait que huit mois.
Elle se prénommait Djamila quand ses parents l’avaient déposée, pour ne plus la retrouver, au service de la pédiatrie suite à une forte fièvre. La genèse de ce drame remonte à l’année 1970 quand une femme, déguisée en infirmière, l’avait prise chez elle pour l’adopter avant de la confier, quelques années plus tard, à une autre femme. Celle-ci la renommera et la prendra comme sa propre fille mais avec un comportement malsain, et ce, à quelques bornes seulement du domicile de ses parents biologiques, plus précisément à Zaâroura, dans la périphérie de Tiaret.
Alors que les recherches de ses parents qui savaient pertinemment que leur enfant était toujours en vie se voulaient vaines, bien que l’espoir de la revoir se trouvait toujours dans l’air, cette “marâtre”, sans foi ni loi, accomplissait des sévices sur la personne indolente et innocente de la gamine qui grandira dans l’anonymat tant elle ignorait la réalité.
Cette année, grâce aux efforts consentis par l’association Raja d’aide aux enfants assistés, qui avait recours à une mouture de renseignements et témoignages, la jeune femme, actuellement mariée, a pu retrouver ses parents biologiques ainsi que tous les membres de sa famille. Les retrouvailles ont eu lieu mardi dernier lors d’une collation organisée au centre d’accueil pour personnes âgées et handicapées de Tiaret, par l’association Raja, et ce, en présence du directeur de l’action sociale, du directeur régional du développement social et d’un public nombreux dont plusieurs proches de Kheïra.
Un événement pour le moins émotionnel tant les présents ne pouvaient se retenir de verser leurs larmes, notamment au moment où la jeune femme faisait l’accolade à son père.
18 février 2012
FAIT DIVERS, LIBERTE, R. SALEM, Tiaret