Pédophilie : Le phénomène en hausse

le 23.02.12 | 01h00

Phénomène insidieux et favorisé par la promiscuité et la pauvreté, voire souvent par des problèmes que vivent certaines familles,  il reste en nette hausse.

En organisant une journée d’étude et de sensibilisation sur le phénomène de la pédophilie, la maison des jeunes des Frères Besseghier, ex-Lombard, à Tiaret, qui relève de l’ODEJ (Office des établissements de jeunes), vient de casser un autre tabou. Phénomène insidieux et favorisé par la promiscuité et la pauvreté, voire souvent par des problèmes que vivent certaines familles, il reste en nette hausse. Les intervenants, qu’ils soient psychologues, imams, services de sécurité ou médecins légistes, ont situé, chacun dans son domaine, ce mal qui ronge la société. Le chef de service de médecine légale de l’hôpital Youssef Damerdji a fait état de cas qui illustrent on ne peut mieux la donne. De 32 cas signalés en 2009 on en est passé à 34 cas en 2010 pour atteindre les 48 en 2011. Des cas qui ont fait par ailleurs l’objet d’expertises médicales donc suivis de dépôts de plaintes au niveau de la justice.

Suprême offense

Cette dernière connaît tout naturellement une hausse des affaires traitées dans toutes les sessions criminelles où elles sont enrôlées. Trop souvent, indiquent les intervenants, ce sont «les enfants de moins de 16 ans qui en sont les victimes expiatoires». Tout Tiaret a en mémoire ces enfants de 4 ou cinq ans violés puis, suprême offense, tués. L’une de ces victimes, Z., a été retrouvée il y a quelques années, empaquetée dans un cabas après avoir été strangulée au niveau d’une cité populaire. Certains parents osent ébruiter l’affaire et ne font plus de ce phénomène de la pédophilie un sujet tabou.

En 2010, 18 personnes ont fait consulter leurs enfants. En 2011, 27 parents l’ont fait. Beaucoup d’exemples ont été évoqués pour décrire dans toute son horreur ce phénomène. On apprendra que même des imams ont été auteurs d’attouchements sexuels sur les enfants. «Briser les tabous» demeure d’ailleurs une préoccupation de l’ODEJ, fait savoir M.Mourad Benameur, universitaire et directeur de cet office.

Fawzi Amellal

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