Licenciés après seize ans d’ancienneté Les travailleurs de l’ex-usine Fatia de Tiaret en grève de la faim

Une quarantaine de travailleurs de l’ex‑usine Fatia à Aïn Bouchekif, dans la wilaya de Tiaret, observent une grève de la faim depuis hier dimanche sur le site de l’usine, placé sous la tutelle du ministère de la Défense nationale en 2009 pour la construction d’un complexe de production de véhicules tout‑terrain à usage militaire.

Sur une banderole déployée devant le siège de l’ancienne usine Fatia, les quarante‑deux grévistes se disent « prêts à mourir pour sauver leurs droits et ceux de leurs familles livrées aux affres de la faim et de la précarité ». Dans une lettre adressée aux autorités de la wilaya de Tiaret, ils réclament leur réintégration à leurs postes de travail et leur indemnisation pour les seize années passées à travailler dans l’ex‑projet Fatia.

Les quarante‑deux travailleurs ont été recrutés en janvier 1996 en tant qu’agents de sécurité par l’ex‑société Fatia, dans le cadre du projet de la construction de la première usine de voitures en Algérie, en partenariat avec le constructeur automobile italien Fiat. Ils ont été licenciés après l’abandon du projet par le gouvernement et son transfert au ministère de la Défense nationale.

« Lors de l’abandon par l’État du projet Fatia et, conformément aux contrats de travail à durée indéterminée (CDI) dont nous disposons, promesse nous a été donnée de ne pas être congédiés, mais au lieu de cela, on nous a remis nos décisions de licenciement sans préavis ni indemnités », témoigne un père de famille, affaibli après 48 heures sans eau ni nourriture.

Rabah Amir