Le poète et ancien animateur de la Radio nationale Chaîne II, Mohamed Benhanafi, de son vrai nom Aït Tahar Mohamed, décédé dimanche, a été inhumé hier dans son village natal de Aït Sidi Athmane, dans la daïra des Ouacifs, à 50 km au sud est de Tizi Ouzou.
Il repose désormais en paix, au pied des majestueux monts du Djurdjura. Le défunt a été accompagné à sa dernière demeure par une foule immense. On pouvait remarquer la présence d’artistes, dont Kamel Hamadi, Lounis Aït Menguellet, Ben Mohamed, Farid Ferragui, Hacene Ahres, l’écrivain Amine Zaoui, des filles de l’ancienne chorale du lycée Fatma n’Soumer de Tizi Ouzou. Le wali, le président de l’APW de Tizi Ouzou, le directeur de la culture, le commissaire du Festival du film amazigh, le secrétaire général du HCA étaient aussi présents aux obsèques.
«C’est triste. Benhanafi est parti comme il a vécu, il s’en est allé dans la discrétion. Qu’il repose en paix dans cette région qui lui procurait beaucoup d’inspiration. Il faut dire qu’il nous a éduqués avec sa poésie, ses contes et à travers ses émissions à la radio.», témoigne Malika Domrane. Kamad Hamadi a déclaré que la mort de Benhanafi est une grande perte pour la famille artistique : «Maintenant on doit, pour immortaliser le travail de cet artiste, préserver ce qu’il a laissé comme poésie.» Le chanteur Mouloud Habib se rappelle, lui aussi, de l’enfant de Aït Sidi Athmane, notamment durant la période post-indépendance, dans l’émission enfantine de la Chaîne II. De son côté, Ben Mohamed dit que le défunt était un homme digne et sincère. «On doit préserver son œuvre», a-t-il insisté.
Pour rappel, né le 7 février 1927, Mohamed Benhanafi a tiré sa révérence dimanche, à l’âge de 85 ans, après un itinéraire remarquable dans la poésie et l’animation radiophonique. Il était un exemple, notamment pour les animateurs de la nouvelle génération. Il était commerçant de textile à Tiaret avant la Guerre de libération. Puis, à partir de 1954, il fut commissaire politique au département de Tiaret. Après l’indépendance, il avait entamé une carrière à la Radio nationale d’expression kabyle, la Chaîne II. Ce «ciseleur de vers» a fait des chansons pour plusieurs artistes dont Medjahed Hamid, Athmani, Kaci Abdjaoui, Malha Chabha, Ourida, Fella, El Djida Tamectuht, Zahia, Mouloud Habib et Cherif Kheddam.
Hafid Azzouzi
7 mars 2012
PERSONNALITES, Sougueur