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Abdelhak Mekki, politologue : «La société civile, un maillon vital au service de la collectivité»

Abdelhak Mekki, politologue : «La société civile, un maillon vital au service de la collectivité» dans PERSONNALITES Abdelhak-Mekki« La société civile n’est pas politique mais ses objectifs peuvent, souvent, évoluer à la lisière du politique. Il existe une multitude d’organisations dites de la société civile. « 

PUBLIE LE : 12-06-2011 | 19:14

Est-il possible d’esquisser une définition succincte de la société civile, de déterminer son champ de préoccupation ?
La société civile est par définition, l’ensemble des acteurs qui agissent au sein du corps social, ils sont indépendants des institutions de l’Etat et travaillent selon leur propre logique, par l’intermédiaire d’organes autonomes. La société civile n’est pas politique mais ses objectifs  peuvent, souvent, évoluer à la lisière du politique. Il existe une multitude d’organisations dites de la société civile. On peut les rencontrer dans tous les domaines de la vie économique, sociale, culturelle, sportive, humanitaire…
L’éventail de la société civile est suffisamment vaste et diversifié pour autoriser des capacités d’action incontestables au bénéfice de la population.
Cette définition assez sommaire nous permet d’avoir une idée sur l’impact de la société civile à notre époque.
La meilleure manière d’appréhender son poids et son utilité, réside très certainement sur sa prégnance, la qualité de son sens de l’initiative, de ses engagements, son enracinement et les objectifs qu’elle se fixe dans le cadre de son action sur le terrain et au quotidien.

On dit souvent que la société civile est autonome, qu’elle relève de la sphère du privé. Est-ce le cas dans notre pays ?
Bien évidemment et la question de son indépendance coule de source, car la société civile est constituée d’acteurs qui agissent par la grâce de leur adhésion individuelle et privée, œuvrant en fonction  des buts qu’ils se sont assignés. Par conséquent, ces agents ne sont pas sous la coupe l’Etat. Ils accomplissent des activités qui peuvent compléter les actions de l’Etat.
J’en veux pour preuve et à titre indicatif, le rôle que la société civile joue au niveau des relations internationales qui sont traditionnellement la chasse gardée de l’Etat, or il se trouve que les ONG qui sont des démembrements de la société civile, prennent une part de plus en plus prépondérante dans ce champ d’action depuis quelques années. C’est ce qu’on désigne désormais sous le vocable de phénomène transnational.

La société civile peut-elle constituer un partenaire de taille dans ses interférences avec les institutions locales et externes ?
Absolument, et il suffit de jeter un coup d’œil sur l’importance grandissante qu’elle ne cesse de gagner sur tous les plans. Le fait que les Nations unies l’intègre dans sa vision et dans ses programmes est un indice patent. Les ONG prennent en charge, par exemple, des tâches que l’Etat ne peut pas assumer. Il y a des cas  nombreux. Les réfugiés ne peuvent pas faire l’objet d’une prise en charge par l’Etat. Ce sont alors, les ONG qui s’en occupent.

La société civile est-elle régie par des lois ?
La société civile obéit à une législation et c’est une certitude. En fait, elle fonctionne comme un parti politique. La loi codifie son mode d’organisation, la règle du jeu, les différents champs d’action qu’elle désire investir. Elle a un statut, son propre système délibératif.

La société civile peut-elle servir de contre-pouvoir, peut-elle échapper à des tutelles et des chapelles quelconques ?
La question me paraît totalement erronée car comme je l’ai expliqué précédemment, la société civile est entièrement autonome de toute obédience qui ne peut en aucune manière, la «caporaliser» et la mettre sous sa coupe. Ce n’est en aucune façon, un contre-pouvoir dans la mesure où les moyens d’action de la société civile ne sont pas des segments partisans ou des appendices politiques par exemple.
La mission prioritaire de la société civile, faut-il le répéter, est de compléter l’action de l’Etat et ne se substitue pas à lui ni au politique. Pour clarifier cet aspect de la question, on peut citer le cas de la lutte contre la maladie du Sida qui reste un domaine de prédilection des ONG.

Des états généraux sur la société civile sont organisés par le CNES. Peut-on avoir votre point de vue sur cet événement ?
Il s’agit très certainement d’une rencontre importante car les états généraux sont des assises qui donnent l’occasion de faire le point sur une problématique donnée et que l’on suppose hautement utile pour susciter un regroupement très conséquent. Cette initiative dédiée à la société civile lui permet de progresser, d’évoluer positivement, d’établir un état des lieux sur une question d’intérêt général. La société civile a besoin de s’impliquer dans les domaines où il lui est loisible de faire œuvre utile, de porter un regard exhaustif sur son action afin de mieux tendre vers l’efficacité. Il y a une multitude d’opportunités qui s’offrent à elle.  Par exemple, concernant les droits de l’homme,  tout le monde sait que notre pays a ratifié des conventions dans ce sens. La société civile peut de ce fait, évaluer cet aspect pour saisir les forces et les faiblesses de l’action de l’Etat.
Les états généraux ne peuvent donner la pleine mesure de leur réussite, à mon sens, que lorsqu’il apparaît que l’Etat favorise son essor car elle est le gage incontournable et le critère édifiant de la situation des libertés dans un pays.
Si les instances de l’Etat sont à l’écoute des préoccupations de la société civile, de ses aspirations alors il est évident que ces états généraux seront couronnés de succès et on pourra recueillir les dividendes escomptés et que l’on est en droit de revendiquer.
L’Etat doit faire le maximum de ce qui est attendu de lui pour traiter d’égal à égal avec la société civile, en faire un partenaire de choix.
Entretien réalisé
par Mohamed Bouraïb

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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