le 23.03.12 | 10h00
Les familles de victimes du terrorisme ont marché, hier à Tiaret, depuis le siège de leur organisation jusqu’à proximité du siège de la wilaya pour dire «Non à l’oubli et à l’amnésie» qui ont frappé les esprits et pour remettre un communiqué au chef de cabinet du wali.
Ce dernier étant plus préoccupé par la Journée internationale de l’eau ! En dépit de la faiblesse de la mobilisation – ils étaient à peine quelques dizaines à battre le pavé –, l’essentiel étant de marquer symboliquement cette journée nationale de protestation contre les droits bafoués des familles et victimes de la barbarie intégriste. En dépit de la présence policière, forte et discrète, certaines proches des victimes, hommes et femmes, ont brandi des banderoles pour décrire leur détresse sociale, évoquer l’injustice qui frappe cette frange de la société et dire en aparté le degré d’inconscience qui pèse politiquement à la veille d’élections législatives importantes.
A Blida, une centaine de victimes de terrorisme, femmes, hommes et vieux, se sont rassemblés par ailleurs hier matin devant le siège de la wilaya de Blida afin d’exiger «un statut et un peu plus de considération». «Malgré nos souffrances, les officiels semblent carrément ignorer notre cas. Ayant perdu un époux, un père, une mère, un frère, une sœur ou toute une famille dans des conditions tragiques, chacun d’entre nous est resté livré à lui-même pendant une dizaine d’années. Nous ne demandons pas la charité mais juste un statut en tant que victimes de la tragédie nationale», déclarent des victimes rencontrées devant la porte principale de la wilaya. D’autres ajoutent : «On est tellement ignorés que nos maigres pensions arrivent toujours en retard. Souvent, il faut attendre quatre mois, voire plus, pour que le virement soit effectué. Nous exigeons une revalorisation de la pension et son virement doit être fait mensuellement».
Les contestataires ont voulu voir le wali, mais ce dernier était comme par hasard en déplacement sur chantier. «Et pourtant, il a été avisé de notre sit-in depuis plus d’une semaine. On dirait qu’il a voulu fuir ses responsabilités», insistent des protestataires.
Fawzi Amellal, Mohamed Benzerga
© El Watan
23 mars 2012
EL WATAN, EMEUTES -COLERE -MANIF, Fawzi Amellal.