Un terrible accident de la circulation est survenu hier, aux environs de deux heures du matin, dans la wilaya de Tiaret, plus exactement au niveau de la localité de Guertoufa, faisant 19 morts et 30 blessés. Un bilan terrifiant, traumatisant, qui donne des sueurs froides dans le dos au moment même où les auto-écoles et les maisons des concessionnaires automobiles ne désemplissent pas de nouveaux candidats au permis de conduire et acquéreurs de véhicules. C’est un bus de transport de voyageurs, venant de Hassi Messaoud se dirigeant vers Oran, qui s’est renversé et a fait une chute dans un ravin. Selon les services de la Protection civile qui ont dépêché leurs éléments sur place, le chauffeur aurait perdu le contrôle du véhicule, au niveau d’un virage, qui s’est renversé et est tombé, par la suite, dans un ravin, avec les 49 personnes à bord. Le bus est peut-être ancien et en mauvais état, comme c’est le cas, d’ailleurs, de la plupart des bus qui circulent dans différentes villes et sur les nombreuses routes nationales à travers le pays, mais ceci n’a pas été confirmé par les services concernés. Probablement aussi que le chauffeur était somnolent. Une chose est sûre, malgré toutes les campagnes de sensibilisation sur les dangers de la circulation routière et la nécessité d’avoir une maîtrise véritable du véhicule, du volant mais aussi une connaissance de la route, de façon générale, c’est la grande anarchie qui est constatée au quotidien sur les routes algériennes.Les permis de conduire sont achetés, ce n’est un secret pour personne. Et lorsque ce n’est pas le cas, les auto-écoles, pas toutes fort heureusement, utilisent leur manière à elles pour amener le candidat à payer plus d’argent pour, soi-disant, plus de cours qui ne le servent pas forcément. Bien au contraire, des cours supplémentaires qui le maintiennent parfois dans un état de stress et d’anxiété permanent. Premier grand problème, l’encombrement engendré par la multiplication du nombre des véhicules de toutes marques et toutes catégories. A cela s’ajoute le comportement tout simplement «irresponsable» de nombreux chauffeurs qui n’en font qu’à leur tête, appliquant leur propre code de la route et imposant leur propre langage. Egalement le manque de circuits pour un bon apprentissage de la conduite… C’est l’anarchie totale. Pire, il n’y a pas de communication entre les différents acteurs et partenaires pour améliorer la situation. «Tout cela est la faute de l’Etat», entend-on souvent dire les citoyens qui assistent, impuissants, à la désorganisation totale de la société algérienne. L’Etat, dans le domaine de la circulation routière, c’est d’abord le ministère des Transports. Et ce dernier est quasiment absent sur le terrain. Ce terrain (dont nous parlions) plus précisément, occupé par les «grands projets» de chemins de fer, du tramway, du métro, etc. La circulation automobile est un problème sérieux en Algérie. Les lacunes et les dysfonctionnements sont identifiés mais les solutions, les meilleures et les plus efficaces, tardent à se concrétiser sur le terrain. En attendant ce «concret», 4 000 à 5 000 personnes décèdent sur la route… bêtement. Les services de la Gendarmerie nationale, ceux de la Protection civile et autres ne cessent de répéter que les causes de ce cataclysme, les mêmes depuis des années, sont : l’excès de vitesse, les dépassements dangereux, la conduite en état d’ébriété… La vraie cause, en réalité, c’est le laxisme de l’Etat. C’est là tout le problème. Pour rappel, l’Algérie est classée quatrième au monde après les USA, l’Italie et la France en matière d’accidents de la route. Elle est la première dans le Maghreb et dans le monde arabe. Une place dont les responsables algériens ne doivent pas être fiers. En 2010, de nouvelles mesures ont été introduites pour contrecarrer les contrevenants : durcissement des sanctions et permis à point. Résultat négatif. Le nombre des accidents et des victimes augmente au lieu de baisser.
K. M.
M. Ould Abbès au chevet des blessés de l’accident de bus près de Tiaret
Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, s’est rendu, hier, à l’hôpital Youcef- Damerdji de Tiaret pour s’enquérir de l’état de santé des passagers blessés suite à la chute d’un bus dans un ravin faisant 19 morts et 30 blessés. M. Ould Abbès a rendu hommage au corps médical et paramédical de cet établissement hospitalier pour les efforts qu’ils déploient afin de prendre en charge ces blessés. L’accident est survenu hier aux environs de deux heures du matin, sur la RN 23, près de la localité de Kartoufa, à la sortie de la ville de Tiaret, lorsqu’un bus assurant la liaison Hassi Messaoud-Oran, est tombé dans un ravin d’une profondeur de 150 mètres. Le directeur de l’hôpital
Youcef-Damerdji, M. Mokhtar Mokrane, a précisé que la plupart des blessés ont quitté l’établissement après avoir reçu les soins nécessaires, ajoutant que tous les moyens ont été mobilisés pour secourir à temps les blessés. Deux ressortissants étrangers, un Malien et un Nigérien, figuraient parmi les blessés alors qu’un autre Malien a trouvé la mort dans cet accident. L’unité territoriale de la Gendarmerie nationale de Tiaret a indiqué que l’épais brouillard matinal qui a recouvert toute la région est à l’origine de l’accident. L’absence de visibilité sur ce tronçon dangereux s’est ajoutée à la fatigue du conducteur, harassé par le long trajet qu’il a fait depuis Hassi Messaoud, a-t-on indiqué de même source. Le chauffeur du bus (54 ans) souffrant d’une fracture ouverte au niveau de la jambe, a précisé, à l’APS, que le brouillard était épais rendant la visibilité quasiment nulle, ce qui a entraîné le dérapage de son véhicule avant de se précipiter dans le ravin.
APS
28 mars 2012 à 14 02 44 03443
Bien triste accident une nouvelle fois. Trop de vies perdues sur les routes