Mettre en place une réglementation susceptible de protéger le dromadaire, assurer une meilleure prise en charge sanitaire, encourager la création de mini-laiteries et enfin redéployer les structures de recherche et de suivi en matière d’élevage camelin : telles sont les principales recommandations des éleveurs présents au 2e Salon du dromadaire abrité, mercredi et jeudi derniers, par la wilaya de Ouargla. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a réitéré jeudi lors de son passage dans cette wilaya, la volonté de l’État de protéger le camelin qui représente un maillon fort dans la chaîne de la politique du renouveau agricole et rural. Le dromadaire, a-t-il dit, est le symbole des régions sahariennes : c’est à la fois un patrimoine et une richesse. D’où, a-t-il poursuivi, l’intérêt que lui accorde le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. Dans ce sens, Rachid Benaïssa a mis l’accent sur la nécessité de développer l’agriculture et l’élevage dans les zones sahariennes surtout lorsque l’on sait, a-t-il ajouté, que celles-ci contribuent à hauteur de 16 % dans la production agricole nationale.Selon lui, ces régions peuvent faire mieux dans les prochaines années et participer à 25% à l’effort d’augmentation de la production nationale. «C’est une affaire de sécurité alimentaire et donc de souveraineté nationale», a-t-il estimé. Par ailleurs, le premier responsable du département de l’Agriculture a indiqué que le ministère est en train d’oeuvrer au renforcement de la coordination entre les différents acteurs dans le secteur, à l’effet de réaliser les objectifs de la politique mise en oeuvre. « Ce ne sont pas les moyens financiers et matériels qui manquent, mais une coordination étroite entre les cadres techniques, les chercheurs et tous ceux qui sont directement sur le terrain, c’est-à-dire les éleveurs et les agriculteurs », a-t-il déclaré. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a, dans ce même ordre d’idées, fait savoir que plusieurs colloques et rencontres sont organisés dans les wilayas du Sud, dont Ouargla pour justement permettre aux éleveurs de se former et d’améliorer, par ricochet, la « qualité de l’élevage ». Quant aux projets que le ministère s’accordé à concrétiser dans un avenir proche pour promouvoir l’activite de l’élevage dans les régions du Sud, Rachid Benaïssa a révélé qu’une antenne de l’Office national de développement de l’élevage équin et camelin (ONDEEC-basée à Tiaret) sera créée dans la wilaya d’Ouargla. « La création de cette antenne répond à l’une des recommandations issues de la journée scientifique autour du patrimoine », a précisé le ministre en marge de cette rencontre. Et de poursuivre : « La décision de démembrement de l’ONDEEC obéit au souci d’une meilleure prise en charge du secteur ». D’autre part, Rachid Benaïssa a annoncé la création de points de distribution d’orge, en tant que complément alimentaire du bétail en période de sécheresse, pour les wilayas de Tamanrasset, Tindouf et Illizi. Par ailleurs, il convient de signaler qu’en plus de défilé du camelin, qui a été marqué par la présence du ministre de l’Agriculture, une course de Méharis a été organisée dans la localité d’Aïn El Beïda. Ainsi, des prix de reconnaissance ont été décernés par le ministre de tutelle aux lauréats. L’on cite en outre, celui de la meilleure chamelle productrice de lait, de la meilleure allure, de la meilleure kheima et du meilleur dromadaire de bât. Il est important de noter, aussi, que le 2e Salon du dromadaire intervient 24 ans après la première édition qui a été organisée en 1988.
De notre envoyé spécial à Ouargla Soufiane Dadi
31 mars 2012
AGRICULTURE, Courrier d'Algérie