TIARET La population confrontée à une mercuriale brûlante

À Tiaret, l’obsession populaire est, depuis bien des semaines déjà, régentée par la mercuriale des produits largement consommés qui connaissent une hausse vertigineuse, engendrant du coup, des sueurs froides aux ménagères qui ne savent plus à quel saint se vouer. Avec un mode de vie pour le moins lamentable, tant le pouvoir d’achat se veut plus enflammé que jamais, ces augmentations viennent se conjuguer à d’autres dépenses inévitables et difficiles à prendre en charge : loyer, électricité, gaz, eau… En effet, rares sont les pitances qui ont connu une insignifiante stabilité dans les prix. Quand à certaines denrées, à l’exemple des fruits et légumes, les viandes, le poisson, ils ne sont guère à la portée des modestes bourses. Ainsi, la pomme de terre qui connaissait un semblant de décence auparavant, a fini par connaître une escalade plus qu’ahurissante depuis quelques temps atteignant 85, parfois 90, dinars alors que la tomate est cédée à 120 dinars, la salade à 80 dinars, la courgette à 120 dinars… De ce fait, la crainte dans les entrailles, le pauvre consommateur ne trouve que sa patience en parcourant les étals et les tarifs proposés. Il va sans dire que, même s’il fallait s’y attendre, l’inflation a vraiment dépassé le seuil de l’irrecevable quand on sait que même les légumes secs, plus prisés par les foyers modestes ont presque doublé, voire triplé. S’agissant des viandes, elles sont cédées à 1300 dinars pour la bovine et 1000 à 1100 dinars pour l’ovine alors que la viande blanche atteint 290 dinars pour le poulet et 400 dinars pour la dinde. Le poisson est, tout comme les fruits, devenu un «rince regard» pour les ménagères puisque le prix minimum affiché est de 400 dinars. Cependant, autant préciser que cette flambée n’est nullement véhiculée par une quelconque rareté des produits, mais plutôt à la pullulation des marchands informels et la confusion que connaissent, selon certains commerçants, les marchés de gros où le monopole devient restreint. « Il s’agit d’un état de fait visible qui, en plus du désordre qui émaille les commerces de gros où foisonnent, boursicoteurs, faux commerçants et entremetteurs, mène fatalement à cette brûlée des prix, puisque ces derniers sont libres et loin de dépendre de la règle de l’offre et la demande », maintient cet homme d’un certain âge, commerçant de longue date, qui semble mettre en cause cette idée de «sucer» le sang d’autrui. Néanmoins, par cette situation, le climat s’affiche des plus angoissants pour ces petites bourses qui ne cessent de méditer pour leur sort et celui de leur progéniture. Néanmoins, les pauvres citoyens qui se trouvent avec une facture très salée, dans ce pays où le SNMG ne suffit à peine qu’à s’acquitter des charges domestiques (électricité, gaz, eau, loyer…), alors que le prix du pétrole caracole de jour en jour, sont aujourd’hui las de leur patience perpétuelle. M. Zouaoui