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Mon beau pays Tiaret Par M. A. Haddadou

13 avril 2012

Info soir, Tiaret

1.Tiaret se trouve à 340 km d’Alger, sur le versant sud du Djebel Guezoul, à 1 083 m d’altitude. Contact entre le Tell et les Hautes-plaines, Tiaret occupe une position stratégique que les différents occupants du site exploiteront. La région a, d’ailleurs, été habitée dès l’antiquité, ainsi qu’en témoignent les sites préhistoriques mis à jour. Le paléolithique supérieur est représenté par les gisements de Nahr-Ouassel et de Koudiat Bou-Ghrara. Les vestiges du paléolithique inférieur sont plus nombreux, avec les stations de Koudiat bou-Ghrara et de Guertoufa et les stations ibéromaurusiennes de Columnata, de Sidi-Hosni, de Dahmouni et de Kef el-Kerem. Des restes humains, du type homo sapiens, ont été retrouvés, à côté d’une industrie lithique. La région de tiaret est également connue pour ses stations d’art rupestre. Les sites les plus célèbres sont ceux de Khalouat er-Rhalem, sur la rive droite du Chabet-Tarhoum, de oued-Seffalou, non loin de Guertoufla et de Kef Bou-Beker, au nord de la localité de Dahmouni. On y trouve des représentations d’animaux, tel que le bubale, l’antilope, l’autruche et des bovidés, ainsi que des personnages zoomorphes et anthropomorphes. Des inscriptions libyques ont été également relevées.

 

2.

L’âge du bronze semble bien attesté, avec la découverte, dans les années 1960, d’objets fabriqués avec cet alliage. La région, trop éloignée de la mer, semble avoir échappé à l’influence punique (en tout cas, aucune trace du passage des Carthaginois n’y a été retrouvée jusqu’à présent). Par contre, elle a été occupée par les Romains qui y fondirent une ville du nom de Tingartia. Il se peut que cet établissement, qui porte un nom à consonance berbère ait été antérieur aux Romains. La ville se distingue par les principaux points stratégiques, prévenant les attaques des montagnards berbères, hostiles à l’occupant. Les Français s’inspireront fidèlement du plan en construisant leur ville. Tingartia semble avoir connu une certaine prospérité, grâce à la présence de nombreuses sources et rivières, qui permettaient la pratique de l’agriculture et de l’élevage. Le christianisme s’y répandit et la ville devint, au IVe siècle, le siège d’un évêché. Elle connaîtra ensuite des troubles religieux, puis l’invasion vandale, qui la ruinent. Les byzantins la reprennent et l’occupèrent, à leur tour, et ce, jusqu’à la conquête arabe. La cité est ruinée par les nouveaux venus, puis reconstruite, en prenant le nom de Tahert. C’est la première ville musulmane dénommée Tiaret.

 

 

 

 

 

 

 

4.Pour construire sa capitale, Ibn rustom choisit la région de Tiaret où vivent des tribus ibadhites. Une ville existait déjà mais le chef kharédjite voulait créer une cité nouvelle, rivale de Kairouan pour être un centre religieux, politique et militaire du kharédjisme. De plus, le nouveau site, sur le flanc d’une montagne était bien protégé et disposait d’abondantes ressources en eau, non seulement pour la consommation mais aussi pour l’agriculture. La nouvelle ville – Tahert al-soufla ou le bas Tiaret –, construite en 761, est séparée de la vieille ville – Tahert al q’dima, berbérisée en Tagdemt — de 7 milles seulement. Elle est flanquée de murailles puissantes, percées de quatre portes : très vite, la ville prend de l’importance. Elle comporte de nombreuses maisons, des mosquées, un château où résident les imams, des casernes, un marché qui va attirer les négociants de toute la région et où sont vendus les produits du Tell, du Sahara et même de l’Afrique noire.
Des étrangers, attirés par la prospérité de la ville et la sécurité que les imams faisaient régner s’y installent. En dépit de leur rigorisme moral et de leur intransigeance religieuse, les Ibadites se montrent tolérants à l’égard des autres religions. Les chrétiens avaient même leur propre quartier, appelé al- Kanissa, le quartier de l’église.

5.Tahert devient aussi un refuge pour les kharédjites persécutés, qui affluaient de La Tripolitaine et d’Ifriqya. Mais les premières années de paix ne tardent pas à laisser la place aux troubles et aux dissidences. A la mort d’Ibn-Rustom déjà, un parti s’était ligué contre son fils, abd Al-Oulah, qui lui avait succédé, exigeant que l’imam ne soit pas désigné, par succession héréditaire, mais par élection. La révolte a été écrasée dans le sang. Les mu’tazilites ont suscité également des troubles graves, en s’opposant aux doctrines ibadhites. A cela s’ajoutent les guerres avec les ennemis du royaume, et même avec ses alliés, comme le gouverneur de Tripoli, Khelif, que l’imam de Tiaret refusait de reconnaître, parce que désigné sans son consentement. Cependant, en dépit des troubles et des guerres, le royaume de Tahert devait prospérer tout au long de son existence.
A la fin du IXe siècle, le géographe arabe, al Ya‘qubî décrit ainsi la ville dans son Kitâb al buldân : «Tiaret est une grande ville, populeuse, au milieu de monts et de vallées sans plaine. On traverse d’abord un terrain plat, en partie salin, puis on arrive à un fleuve, le Chelif, sur les rives duquel, on rencontre des villages prospères. On récolte là du carthame, du lin, du sésame et d’autres graines… La population de Tahert boit de l’eau de rivières… Les récoltes y sont toujours excellentes, sauf en cas de grand vent ou de grand froid.»

 

6.

La ville était aussi un centre de rayonnement culturel, les mosquées et les maisons des imams étant des centres d’études théologiques et de droit. On y enseignait, également, la grammaire, les mathématiques et l’astronomie.
Un imam comme Mohamed Ibn-Felah, qui a gouverné la cité pendant quarante ans, avait rédigé plusieurs ouvrages qui faisaient autorité. La domination des Rostémides s’était étendue dans le Maghreb central mais de vastes territoires étant contrôlés par des royaumes rivaux, tel celui des Aghlabides à l’Est ou Idrissides à l’ouest. Mais, c’est les Fatimides, dynastie arabe chi’ite, introduite au Maghreb par les Berbères, qui auront raison d’eux. La ville est prise en 911 et la population massacrée.
Ceux qui parviennent à s’échapper, s’enfuient au Sahara, à Ouargla, puis au M’zab où ils fondent des villes qui resteront, jusqu’à aujourd’hui, des bastions de l’ibadisme, disparu ailleurs en algérie. Tiaret, relevée de ses ruines, va changer de maître à plusieurs reprises : elle est dominée, d’abord, par les Fatimides, puis les Zirides et les hammadites de Béjaïa. A chaque fois qu’elle se relève, elle est ruinée par la guerre et les invasions.

 

7.Dès l’occupation de Tiaret, les Français entreprennent la construction d’un campement militaire sur la partie du site occupé par des ruines romaines. D’ailleurs, les pierres de ces dernières, allaient servir à l’érection des remparts et des bâtiments, ce qui explique leur disparition. Des civils s’installent dans le campement, d’abord placé sous l’autorité militaire, puis transformé en commissariat civil, avant de devenir, en 1869, commune de fait et comprenait, à la fin du XIXe siècle, une partie dite haute, avec des remparts, des bâtiments militaires, des maisons, des magasins, des cafés et bains maures, et une partie dite basse, avec des constructions modernes et de beaux jardins, qui formeront la «ville européenne». L’ancienne, étant réservée aux musulmans. Tiaret est la forme arabisée du berbère tihert ou, selon certains dialectes, tahart, qui signifie «La Lionne». Selon les sources ibadhites, le site de la ville était occupé par une grande forêt habitée par des lions. Il fallait, pour dégager une aire, brûler la forêt. Un crieur a alors appelé les fauves à quitter les lieux. Pendant trois jours, on a vu des lions, transportant dans leurs gueules, leurs petits, sortir de la forêt et aller s’installer ailleurs.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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