Terroir n Selon la tradition locale, Sidi Aïssa aurait vécu 120 ans : il aurait passé les quarante premières années de son existence à étudier, les quarante suivantes à prier et à jeûner, les dernières à prêcher.
Chaque région d’Algérie possède ses saints ou awliya’ çalih’ine (les saints vertueux) ; il s’agit d’hommes et parfois de femmes que Dieu a choisis pour guider les hommes dans la bonne direction et pour les inciter, quand ils les délaissent, à remplir leurs devoirs religieux et sociaux. S’il arrive aux saints de réaliser des choses extraordinaires, c’est toujours avec la permission de Dieu Très-Haut qui, par ce moyen, confond les impies et ramène sur la bonne voie les égarés… Il n’y a donc pas de contradiction avec la religion musulmane et il n’y a pas, comme l’ont fait croire les auteurs occidentaux, de culte des saints. Il y a vénération des awliya’ çalih’ine, respect pour leurs œuvres et leur enseignement, le culte appartenant à Dieu et à Lui Seul…
Sidi Aïssa, lui, est vénéré dans la région de Sour El-Ghozlane où il a son mausolée et où un bourg porte même son nom. Selon la tradition, la famille de Sidi Aïssa était originaire d’Arabie et appartenait à la tribu arabe des Koreïch de laquelle était originaire le Prophète Mohammed. Arrivée au Maghreb à une époque que l’on ignore, elle s’est d’abord installée en Ifriqya (la Tunisie actuelle) où elle a vécu de nombreuses années.
C’est le père de Sidi Aïssa, Sidi M’hamed ben Ahmed, qui a décidé, un jour, pour des raisons que l’on ignore de quitter l’Ifriqya pour le Maghreb al-Aqça, l’Algérie actuelle. Il s’est fixé à Aïn Tolba, dans la partie sud du djebel Naga où il va mourir, laissant la réputation d’un grand saint.
En mourant, sidi M’hamed laissait trois fils : Bouabdallah, Sidi Rabah et Sidi Aïssa. Il leur avait donné à tous les trois une bonne éducation et une culture religieuse reçue des plus grands érudits de l’époque. Ils suivront tous les trois les traces de leur père en s’illustrant dans la recherche du savoir et la pratique religieuse. Sidi Bouabdallah s’installera au sud de Mostaganem, Sidi Rabah dans la région de Tiaret et Sidi Aïssa, lui, deviendra le saint de la région de Sour el-Ghozlane.
Sidi Aïssa mourra à 120 ans, comblé, comme son père, laissant la réputation d’un homme pieux, bon et généreux. Selon la tradition, il a consacré les quarante premières années de sa vie à l’étude, fréquentant les zaouias de la région, lisant tous les livres qu’il trouvait, recherchant la compagnie des érudits et des savants. Les quarante autres années, il s’est enfermé chez lui, passant son temps à jeûner et à prier, à lire le saint Coran, à invoquer, nuit et jour, le saint nom de Dieu. Il ne dormait qu’une partie de la nuit, il mangeait peu, ne trouvant son plaisir et son bonheur que dans la pratique religieuse…
Les quarante dernières années de sa vie, dit la tradition, Sidi Aïssa les a passées à prêcher, à inciter les égarés à revenir à Dieu. Dieu l’autorisera à accomplir les prodiges qui assoiront, auprès des populations de l’époque, sa réputation de thaumaturge. Une réputation qui est parvenue jusqu’à nous ! (à suivre…)
K. N.
12 août 2012 à 20 08 04 08048
j’aimerai bien savoir est ce que existe ‘il encore des traces des freres de sidi aissa il s’agit de sidi rabh et sidi bouabdallah?