Algérie profonde
Dimanche, 22 Avril 2012 10:00
Une semaine après l’entame de la campagne électorale qui a ouvert la compétition pour les 11 sièges parlementaires, la wilaya de Tiaret enregistre une désaffection populaire inégalée.
Le climat est d’autant plus obnubilant pour les 440 postulants, composant les 40 listes partisanes, qui défilent timidement à travers les différentes localités.
Hormis ceux mandatés par les partis dits de “gros calibres”, la plupart des candidats, inconnus sur la scène politique, préfèrent des tournées de proximité pour se lancer dans des défilés oratoires frappés d’une propagande stérile pour amadouer et pousser les électeurs, notamment les proches, à aller aux urnes et les cautionner. Un écho qui n’est pas évidemment favorable chez une population gagnée par la mal-vie. Cependant, ce scénario n’épargne pas les grands partis dont les listes ont été confectionnées à la hussarde.
L’exemple édifiant est celui de la formation de Belkhadem dont la contre-campagne est assidûment menée par ses propres militants. Le sort réservé, mercredi dernier, aux candidats du FLN à Mahdia renseigne sur la crise intestine que vit ce parti. Un incident survenu dans une localité habituellement acquise au FLN, tout comme celle de Sougueur d’où est originaire son leader qui est visiblement lâché par ceux qui le soutenaient dans le passé.
Dans ce sillage, un de ses responsables locaux, un fils de chahid portant la casquette de membre du comité central, n’a pas mâché ses mots pour appeler à la destitution de Belkhadem tout en dévoilant qu’il est parmi les signataires de la pétition menée à cet effet. Pour revenir à la campagne, elle ne semble pas emballer autant de monde, et ce, pour les raisons déjà citées. Même les espaces réservés à l’affichage demeurent toujours vierges. “Jamais, depuis l’indépendance, une échéance électorale n’est apparue aussi monotone”, affirme un homme d’un certain âge.
Ce dernier, qui estime n’avoir jamais raté un rendez-vous pour exprimer son suffrage, considère que la confiance des électeurs s’est effritée suite à la précarité de leur environnement socioéconomique. “Ceux que nous avions à chaque fois élus se sont carrément éclipsés durant un quinquennat pour ne réapparaître qu’à la veille de la campagne pour nous raconter les mêmes bobards”, enchaînera un autre interlocuteur que nous avons abordé. Toutefois, même au niveau des importantes coupelles électorales, comme Tiaret, Sougueur, Frenda, Ksar Chellala…, de nombreux citoyens questionnés sur leurs attentes et espérances quant au scrutin du 10 mai prochain demeurent sceptiques, voire incrédules quant à la détermination et la promesse des futurs élus à prendre en charge leurs doléances sur tous les plans et à tous les niveaux.
R. S
22 avril 2012
FRENDA, KSAR CHELLALA, LIBERTE, POLITIQUE, R. SALEM, Sougueur, Tiaret