Les caprices de Renault Par Hamid-A. B.

Nouveau rebondissement dans ce qu’on peut appeler l’affaire «Renault», tant le partenariat annoncé avec la célèbre firme française a traîné en longueur au point de prendre l’aspect d’un feuilleton. Ainsi, après que le constructeur eut refusé de s’installer à Bellara, voilà qu’on apprend que le contrat a de fortes chances d’être signé à la fin du mois de mai et que l’Algérie aura, donc, bel et bien son usine. Pourquoi alors avoir laissé croire que le projet est tombé à l’eau pour préciser qu’«un accord pourrait intervenir début mai», selon une agence de presse étrangère qui tient cette information d’une source très fiable du constructeur français. Si l’annonce n’a pas été faite officiellement, c’est donc pour des raisons électorales, parce que cette délocalisation de la marque au losange aurait été très mal perçue par la France qui vote et qui est confrontée aux affres du chômage technique. Comme quoi l’économie et la politique vont de pair. Mais, ce qui laisse perplexe c’est cette insistance à vouloir à tout prix implanter une usine de montage de véhicules en Algérie, alors que depuis tout ce temps il aurait été largement possible de s’ingénier à fabriquer une voiture typiquement algérienne. Entendons-nous : il ne s’agit pas de missiles ou de fusées, domaines dans lesquels il faut, en toute humilité, admettre notre retard. Mais, aujourd’hui, même les pays qualifiés il y a à peine quelques lustres de sous-développés, mettent sur le marché mondial des véhicules toutes catégories. Qu’il s’agisse de la Corée du Sud ou de l’Inde, désormais le Parc automobile mondial compte avec les constructeurs des célèbres marques produites par ces pays. En réalité, il s’agit moins de moyens technologiques que de longues hésitations qui ont toujours régi les décisions économiques nationales. À une époque, l’Algérie fabriquait et exportait des tracteurs et des camions. Aujourd’hui, on parle de relancer le fameux projet Fatia à Tiaret. Pourquoi l’avoir gelé tant d’années pour le ressortir en ce moment précis ? Tant que la cagnotte des hydrocarbures est confortable, on prendra à la légère tous les projets propres au décollage d’une économie nationale, comme, par exemple, subir les caprices d’un constructeur automobile étranger.