le 08.05.12 | 10h00
Belle, colorée, enthousiaste, fastueuse…, les qualificatifs sont nombreux pour décrire l’ambiance qui a régné, l’espace d’un après-midi, pour l’hommage rendu au doyen scout, de l’accordéoniste de «Safir Ettarab», de feu Ali Maachi et à l’ex-fonctionnaire exemplaire que fut Si Mohamed Maghraoui dans l’enceinte d’une maison de jeunes relevant de l’ODEJ (Office des établissements de jeunes).
Ce fut l’occasion d’émouvantes retrouvailles ou nostalgie rimait avec passion et communion. Artistes, poètes, hommes, femmes de toutes les générations ont à l’unisson rendu le vibrant hommage dû à l’homme, devenu l’exemple du dévouement, de la bravoure et de la compétence. Ami Mohamed, comme se plaisent à l’appeler les Tiarétis, reste de la trempe de ceux qui n’ont pas abdiqué face à toutes les inepties et les aléas du temps. Du haut de ses 85 ans, il n’a rien encore perdu de sa légendaire bonhomie. Entouré de ses amis et proches, Ami Mohamed a, en dépit de l’âge et de sa frêle silhouette, repris, pour faire plaisir à l’assistance, son accordéon pour entonner quelques airs à peine audibles mais l’on a vite compris qu’il s’agissait de ces mélodies qui ont fait la gloire de «Safir Ettarab» et ses «anghams El Djazaïr». «Ya Babor», «Wassit El Goumri», «Ya ness Amahou» et bien d’autres furent d’ailleurs repris par de dignes héritiers de l’orchestre d’alors sous la houlette de Kerouani.
Remontant l’histoire et avant de lui remettre un présent agrémenté de jolis bouquets de fleurs, les organisateurs, dont des mécènes qui voudraient voir perpétuer cette tradition, ont fait succéder des artistes pour déclamer des poèmes et d’autres pour témoigner de la grandeur de l’homme. Un homme qui a fait l’école du militantisme en s’initiant au théâtre pour avoir joué «Si Belgacem El Bourgeoisie», intégré la lyre tiarétienne, les scouts au groupe «El Manar», El Andaloussia et enfin Safir Ettarab. Notre collègue Amar Belkhodja a d’ailleurs pris la parole pour dire la nécessité «d’entretenir la mémoire de cette ville», «la transmission du legs culturel» et combattre la rupture qui s’est instaurée dans la société. Si Mohamed Meghraoui, qui a pris l’habitude de nous dégainer chaque matin que Dieu fait «son dicton du jour», reste aussi un lecteur assidu d’«El Watan». Bon anniversaire et à tes 100 ans Inchaa Allah !
Fawzi Amellal
© El Watan
8 mai 2012
EL WATAN, Fawzi Amellal., PERSONNALITES, Tiaret