le 08.05.12 | 10h00
«À quoi bon nous retenir à la source 2,5% sur nos salaires puisqu’aucune contrepartie en terme de service n’est venue apaiser nos appréhensions ?», dit un des travailleurs.
Cela fait presque quinze ans que les activités de la Commission des œuvres sociales de l’unité lait de Sidi Khaled (ex-Orolait) ont cessé. Un gel qui ne dit pas son nom, qui a fait sortir de leur long mutisme les travailleurs de cette entreprise publique qui emploie actuellement près d’une centaine de personnes. Ainsi, après avoir saisi l’inspection du travail, la presse et la justice pour une éventuelle enquête, les plaignants disent «œuvrer pour que les vérités sur plusieurs choses, tuées ou occultées par la section syndicale et la direction, éclatent et soient rendues publiques».
Nos interlocuteurs, qui se disent «sidérés par cette indifférence», en sont venus à se demander «à quoi bon nous retenir à la source 2,5% sur nos salaires puisqu’aucune contrepartie en terme de service n’est venue apaiser nos appréhensions ?». Certains de nos collègues morts accidentellement ou d’autres mariés n’ont pas vu la C.O.S. voler à leur secours, d’où les lancinantes questions posées à bon escient. Certaines sources, qui réfutent par là même un différend avec une Banque de Frenda, «croient savoir que celui-ci aurait été solutionné dès lors que la C.O.S. a fait parvenir à cette banque un faire-valoir sur les prêts contractés par certains travailleurs et dont la somme totale est de l’ordre de 4 millions de dinars».
Gel de la coopérative
Un différend qui ajoute à la confusion puisque «certains évoquent jusqu’au gel de la coopérative de consommation» et «l’enchevêtrement des rôles dû au cumul des postes détenus par une même personne». Pour sa part, monsieur Bounif, directeur d’unité, contacté par nos soins, tempère les ardeurs et parle d’«un audit demandé par le conseil d’administration pour la période de 1997 à 2009». Ce responsable ajoute que «même les bilans des années 2010 et 2011 n’ont pas encore été arrêtés», et précise que «les travailleurs sont en droit de réclamer leurs droits» et que «sous sa direction, tout a été entrepris pour valoir la sérénité et la légalité dans l’entreprise». À propos d’une question relative aux logements de l’entreprise occupés par d’anciens cadres, le directeur parle «d’actifs» et fait savoir que «cela est du ressort exclusif du groupe Giplait». Au-delà de cette tourmente, qu’attendent les pouvoirs publics pour tirer au clair ce charivari ?
Fawzi Amellal
© El Watan
8 mai 2012
EL WATAN, Entreprises, Fawzi Amellal., Tiaret