Enfant terrible de Tiaret Ahmed Bouziane, barde du vaste plateau du Sersou

PAR B. KACEM

«Le poète est un homme enfermé dans un monde» écrit Victor Hugo. Bouziane Ahmed, lui, est né poète libre dans son monde à lui, même s’il est devenu orateur, c’est dans cette forme d’expression littéraire que repose l’effet de tous ses mots et son rythme pour seulement évoquer des sensations et des sentiments. Le barde du vaste plateau du Sersou s’est imposé dans son rôle en déchiffreur lorsque les historiens s’arrêtent ne sachant plus rien, lui le poète apparait et devient. Il est devenu l’une des rares voix de la poésie de la région dans toute sa dimension géographique humaine et physique à avoir raconté dans ses poèmes le combat contre la clochardisation de la culture du terroir, criant fort la douleur des laissés pur compte ,pleurant le patrimoine séculaire pris en otage pas des « indus occupants » les arrivistes . Cet enfant terrible de Tiaret possédant une imagination créatrice, sans chauvinisme aucun, est le meilleur dans son ordre. Il l’a prouvé à tous ceux qui persistent à le faire reculer devant ses textes dont la démonstration et la force des vers explosifs sont de rigueur. Commença à forger son instinct de parolier en s’approchant d’un style pour s’identifier dans son espace pour se diluer en profondeur dans le patrimoine pour en faire un mordu de tous les Chouyoukh qui sont des géants de la poésie du Wahrani pour lesquels Bouziane Ahmed a fini par apprendre à faire des vers par héritage lorsque le legs provient de Mostefa Ben Brahim, Abdelkader El Khaldi , Mohamed Bentaiba et Mohamed Belkheir. Nizar Qabani (Syrie), Mahmoud Darwiche (Palestine) et Ahmed Matar (Irak) sont aussi de grands noms et de grandes nations qui fascinent le monde par une culture arabe savante où toute l’intelligence de la pensée s’y imprègne. Il lui a suffi de rester dans les « cordes » plus de dix années pleines pour tâter le pouls du public et voir comment séduire les plus nantis invités aux rassemblements culturels, il s’est rendu compte de ses capacités lui offrant tout droit de pénétrer en force le monde de la poésie populaire et occuper les tribunes, alors il s’est fait déjà un nom dans le sérail. Continuant à faire dans la persévérance, son style écrit puisé dans la langue populaire, tant dialectique que « régionale », pour faire dans la thématique politique engagée, le social et l’ordre établi, lui donne une raison de produire encore plus pour l’intellect humain dont il puise toute son essence. Auteur déjà de cinq recueils de poésie, dont le dernier « Qaçaid li thaoura ou el watan » (poèmes pour la révolution et le pays) pour marquer de son empreinte l’avènement du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie continuant ainsi à faire corps et âme avec son pays. A noter que le poète a été honoré par le wali de Médea, lors de la journée de l’artiste, trop loin de sa ville pour des raisons qu’il juge encore non expliquées à moins que ses poèmes continuent à faire esclandre pour la simple raison qu’il aime l’Algérie. Pour tous les fans de Ahmed Bouziane, qui aiment ses poèmes puisés des profondeurs de la société, pour dénoncer la marginalisation, la corruption intellectuelle et la dictature de la parole juste, alors tous crient haut et fort « sois poète même en prose » pour reprendre l’expression de Baudelaire