Tewfik Benallou Depuis plus de dix ans qu’ils occupent un petit square près de l’exsiège de la daïra d’Ain El Turck en se regroupant chaque matin de bonne heure, par petits groupes de trois, ils guettent la moindre personne qui stationne près d’eux où ralentit avec sa voiture; ce sont… les manoeuvres «bon marché» de toute une région en plein expansion. Ces jeunes viennent de tous les endroits de notre vaste pays, ils veulent tout simplement travailler, ce sont des clandestins qui n’ont aucune résidence dans les quatre communes de la daïra, voire même dans la wilaya d’Oran et pourtant ils sont là bien présents dans notre vie de tous les jours. «Je suis venu de Tiaret, grâce à mon cousin, nous habitons Frenda, je passe la nuit avec lui dans une villa en chantier et le matin je suis là pour travailler, j’accepte tout ce qu’on me propose» nous a déclaré Habib. «Je suis coffreur, j’ai un métier mais là-bas à Relizane il n’y a pas de travail… J’étais dans un chantier, j’ai passé trois mois nourri, logé et payé, j’ai fini mon travail, je partage un toit avec un autre maçon, j’attends une autre occasion pour me faire embaucher» a ajouté Omar. «Moi, je suis tout simplement chômeur, je viens de Batna, j’accepte tout ce qu’on me propose, je gagne des fois jusqu’à 1500 Da par jour et quelques fois je n’ai même pas de quoi m’acheter des cigarettes» nous a déclaré Mahmoud. «L’hiver constitue la saison la plus difficile pour nous «a conclu un homme d’un âge mur que tout le monde respecte et qu’on surnomme «Roukhou». Ainsi, ce bureau de main d’oeuvre est fonctionnel douze mois sur douze, au su et vu de toutes les autorités, des jeunes hommes défient dame nature et quémandent chaque jour ce morceau de pain digne des romans de Mohamed Dib.
AIN EL TURCK Bureau de main d’oeuvre «à ciel ouvert» en plein centre-ville
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27 juin 2012
Emplois, FRENDA, OUEST Tribune