La commune pourra-t-elle vaincre le commerce informel ? 9.000 marchands clandestins recensés à M’dina J’dida

La commune d’Oran, qui vient d’an noncer une vaste opération pour li bérer la voie publique, pourra-t-elle tenir ses promesses ? Le pari est osé car la quasi-totalité des secteurs d’activités est gangrenée par le commerce illégal. Un commerce qui représente une part non négligeable du marché, à Oran. Le nombre a, en effet, de quoi donner le tournis: plus de 9.000 marchands clandestins ont été recensés rien qu’au marché de M’dina J’dida. Le plus préoccupant est que ce nombre ne cesse de progresser de jour en jour, sans que les services concernés interviennent pour chasser les nouveaux squatters des trottoirs. A M’dina J’dida, des centaines de jeunes et des pères de familles, originaires de wilayas limitrophes (Relizane, Tiaret, Mascara…), fraîchement installés dans des taudis dans les localités périphériques, viennent grossir le nombre des marchands illicites. On constate même que certains commerçants qui détiennent pourtant des boutiques, exposent leurs marchandises sur les trottoirs pour attirer la clientèle. Les commerçants illicites squattent presque les trottoirs de toutes les grandes artères de la ville. Des trottoirs qu’ils transforment en présentoirs de leurs marchandises, pénalisant ainsi les piétons. Dans les grandes artères commerçantes, les trottoirs ne sont plus réservés aux piétons qui circulent sur la chaussée, s’exposant ainsi aux accidents de la circulation. Ne se contentant pas d’occuper les trottoirs, certains commerçants bloquent même l’accès aux institutions étatiques. En dépit d’une lutte acharnée et récurrente déclenchée régulièrement par les services de l’ordre public, les squatters ne lâchent décidément pas prise. Le phénomène est d’ailleurs en train de faire tache d’huile, pour ne pas dire en train de prendre des proportions alarmantes. Les trottoirs sont presque envahis à longueur de journée par les squatters qui étalent des marchandises en tous genres: matériaux de construction, articles électroménagers, tables, jouets, habillements, etc. La ville est devenue, ces dernières années, un eldorado pour le commerce informel. Les services concernés par le contrôle du commerce et la répression de la fraude semblent dépassés par la progression du commerce informel. Des centaines de commerçants clandestins exercent à travers le territoire de la wilaya sans aucune autorisation. En dépit du renforcement des contrôles en amont de l’activité commerciale, le marché informel semble avoir la peau dure. Ils sont ainsi de plus en plus nombreux à verser dans le commerce informel plus porteur et moins coûteux. Les chiffres sont là pour appuyer ce constat amer. Les services concernés ont ainsi recensé, en 2011, plus de 600 nouveaux commerçants sédentaires qui exercent sans registres de commerce. Les mêmes services avaient découvert, en 2010, plus de 900 commerçants exerçant sans registres de commerce des activités sédentaires, rappelle- t-on. A. Saïd