Menée par-dessus la jambe par les responsables L’opération «Couffin de Ramadhan» provoque l’émeute

B. KACEM

Après l’émeute qu’a c o n n u e Frenda contre la distribution du couffin de Ramadhan qui s’est déroulée la veille de ce mois sacré, c’est au tour des familles nécessiteuses de Tiaret dont les noms ne sont pas portés sur les listes, d’aller faire du bruit devant le conservatoire de musique «Boutaïba Mohamed». Pour rappel, la contestation de Frenda a été provoquée par des démunis qui ont protesté contre ce qu’ils qualifient de «détournement aux profits d’autres personnes dont le besoin n’est pas prouvé.» Dans ce mouvement de contestation à Frenda, ce sont les responsables qui sont accusés d’avoir conduit de manière injuste l’opération. Sans attendre que les responsables ne rendent publiques les listes des bénéficiaires, des dizaines d’émeutiers ont investi les magasins de stockage des denrées alimentaires en saccageant tout sur leur passage et s’emparer des couffins stockés à l’intérieur. Pour Tiaret, le conservatoire de musique, situé au centreville, a été utilisé en la circonstance pour le recensement des familles bénéficiaires. Mais les familles exclues des listes sont revenues, avant-hier samedi, au centre pour bloquer la rue menant à la wilaya durant deux jours, refusant d’évacuer le terrain que sur engagement du chargé de la gestion de la commune. Plus de 145 comités de quartiers ont été harcelés par les habitants de la ville venus eux dénoncer l’opération de distribution du couffin de Ramadhan. Puisque des centaines de familles démunies n’ont pas touché leur pack alimentaire suite à des erreurs relevées sur les listes et sur habitants des quartiers, a-t-on appris de sources crédibles. Les responsables en charge du dossier de solidarité seraient en passe d’ouvrir une enquête sur des dossiers falsifiés, production de faux documents et des noms qui seraient, selon certains, des travailleurs bien rémunérés, commerçants et autres chauffeurs de taxi. Pour rappel, la wilaya de Tiaret a recensé 58.000 familles nécessiteuses, soit 8.000 de plus que le Ramadhan de l’an passé. L’opération a coûté à l’Etat 8 milliards de centimes.