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CENTRE DE TREZEL

27 juillet 2012

AIN DEHEB, HISTOIRE, Sougueur, Tiaret

 

La commune mdigène de Tiaret a perdu depuis quelques années, dans sa partie extrême Nord, le caractère de territoiro de commandement pour se rapprocher de l’organisation mixte. Une surface de 6,000 hectares environ, prélevée sur les terres des tribus du cercle a été allotie et a servi à la création d’un centre de colonisation important : Trézel.

Après les reconnaissances et études nécessaires, les premiers colons furent installés dans leurs concessions le 25 février 1895 ; à part 4 ou 5 familles venues de France, ces colons furent choisis parmi des familles acclimatées en Algérie par un long séjour et pouvant autant que possible justifier d’étals de services militaires dans la colonie. Comme partout, les débuts furent pénibles, mais la sollicitude éclairée de l’administration militaire (« ) d’une part, l’opiniâtreté au travail des nouveaux concessionnaires d’autre part, eurent raison des obstacles de toute nature. Trézel est actuellement un des centres les plus coquets et l’un des plus importants du Sersou. Situé dans une plaine fertile, entouré de plantations vigoureuses, doté de tous les édifices publics nécessaires au fonctionnement de la vie communale, il ne tardera pas, dans un avenir très prochain, à se détacher de sa tutrice pour constituer une commune de plein exercice indépendante.

Peu de villages en Algérie ont acquis, en un délai aussi court, un développement aussi considérable. En 1894, il n’existait sur son emplacement que la propriété de la famille des Sahraoui, composée de terres en friches utilisées par les indigènes comme terrains de parcours. Cinq ans après, Trézel comptait 125 familles comportant une population de 582 habitants, possédant 250 hectares de vignes et 6.000 hectares de terres labourables.

A l’origine, Trézel était destiné à devenir un centre purement agricole ; mais sa situation géographique sur la route d’Aflou, à mi-chemin de Tiaret et d’El-Ousseurkhr et le voisinage des riches tribus composant une partie du cercle de Tiaret, modifièrent les vues primitives de l’autorité militaire et l’amenèrent à y créer un marché hebdomadaire destiné à favoriser les transactions entre européens et indigènes et développer ainsi la commerce local. Cette tentative a pleinement réussi ; d’année en année, le marché de Trézel prend une importance de plus en plus grande, et ce n’-est pas sans une certaine crainte, doublée d’un peu de jalousie, que les habitants de Tiaret constatent le développement d’un marché rival qui, en diminuant l’importance du leur, enlève à leur cité, le plus clair de ses revenus.

Le marché de Trézel, comme tous ceux de la région, atteint son maximum annuel d’affaires en été, pour diminuer progressivement jusqu’à l’hiver, époque ou l’inclémence de la saison rend les transactions impossibles ou presque nulles. Il se tient le samedi de chaque semaine. Ce sont les moutons qui donnent lieu aux opérations les plus importantes, en été, pendant certains marchés, il y a été amené et vendu de 15,000 à 18,000 de ces ovins. Les chevaux, les boeufs, les chèvres, y tiennent une place importante ; enfin, on y trouve tous les produits destinés à l’alimentation et aux besoins des indigènes : épicerie, tabacs, sucre, café, savon, cotonnades, tapis, fligs, oussidah, etc., etc.

La culture des céréales, et principalement du blé tendre, a donné lieu de la part des colons à de sérieux et louables efforts ; malheureusement, durant les premières années et jusqu’en 1900, de nombreux orages de grêle sont venus quelques jours avant les récoltes, anéantir en peu d’instants, les espérances des cultivateurs. Il est à désirer que l’avenir soit plus clément que le passé pour les travailleurs des champs ; du reste, l’année agricole 1900-1901 leur a été favorable ; sans atteindre un rendement excessif, le produit de la récolte a été suffisant pour rendre espoir aux cultivateurs et faire disparaître un découragement qui menaçait d’arrêter le bel essor pris par le centre de Trézel depuis sa création. Sans doute des déceptions nouvelles attendent encore les colons, mais leur persévérance surmontera les futures épreuves, si elle sait utiliser les nouvelles données de la science. Les effets de la grêle peuvent être atténués par l’installation de stations de canons destinés à dissiper les nuages dévastateurs. Les expériences tentées en France et en Italie, depuis plusieurs années, ont donné, parait-il, des résultats satisfaisants. On pourrait donc, dans la région de Trézel, installer plusieurs batteries, ayant pour but de supprimer, si possible, le retour de ce fléau.

Avec le développement progressif du centre, les colons pourront utiliser les belles prairies situées dans le périmètre de colonisation, en se livrant à l’élevage du bétail et en effectuant des cultures d’été dont le produit appportera un sérieux appoint aux bénélices réalisés par la vente des céréales,La région où se trouve situé le centre de Trézel est donc appelée, au double point de vue agricole et commercial, à devenir aussi importante qu’il y a lô siècles. M. de la Blanchère, qui a visité toute cette région en 1882, y a constaté la présence de nombreuses villes ou villages ruinés, éloignés de moins de deux lieues les uns des autres. C’est d’abord Tamordjant, sur l’emplacement même de Trézel, puis Ain-Methenan, le Farcha de Si El-Habet, El-Oulhassi, Beboulit, Remelia, etc., etc. Toute cette région a été jadis très florissante, et ne demande qu’à le redevenir depuis que les Français y ont apporté l’ordre et la sécurité.

Un peu plus loin, vers le- Sud, sur la route d’Aflou, à 41 kilomètres de Trézel, se trouve le village d El-Ousseurkhr. C’est plutôt un poste militaire, tels qu’en avaient établis les Romains aux confins de leurs frontières, qu’un village de colonisation et de repeuplement européen. Ce poste est une des étapes principales deja route d’Aflou ; il occupe un point stratégique qui commande les différents passages par lesquels s’effectuent les migrations périodiques des tribus allant du Sud au Nord et vice-versa.

Actuellement, la garnison est réduite à sa plus simple expression en raison des événements du Touat et de Chine ; 21 hommes de troupes, commandés par un sous-officier, y représentent la force militaire française. Un médecin militaire y réside en permanence pour donner ses soins à la petite garnison et au détachement de disciplinaires qu’elle a mission de surveiller et de garder.

Autour du bordj se sont groupés quelques constructions civiles, habitées par cinq ou six « mercantis », presque tous d’origine juive. Ces « négociants » vendent la « goutte » aux militaires, font le commerce avec les indigènes, leur fournissent des tissus, bougies et autres menus objets et leur achètent en échange la laine de leurs troupeaux à l’époque de la tonte. Leur nombre, y compris femmes et enfants, est de 33.

Entre Trézel et El-Ousseuk, la route est jalonnée par le bordj d’Aïn-Saïd alimenté en eau potable par une source importante. Ce bordj sert d’étape aux troupes qui se rendent ou reviennent d’Aflou.

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(*) C’esl grâce à l’énergie, à la-haule compétence et à l’activité de M. le
commandant Pansard, que le centre de Trezel a pu en un laps de temps
des plus restreint, acquérir un développement parfait. Son successeur,
M. le commandant Jeklicl, continue l’oeuvre commencée : L’église vient
d’être terminée. On procède actuellement aux travaux de canalisation
pour l’éclairage public au moyen de l’acétylène. Le côté moral et intellectuel
n’est également pas oublié, car une fanfare a été créée, une société
de tir en formation et le dédoublement des écoles à l’étude.

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Source  Société de géographie et d’archéologie de la province d’Oran fondé en 1878

Bulletin TOME XXII- — 1902

Copyright Sersou info

 

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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